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LISBONNE ET LE CENTRE DU PORTUGAL

POURQUOI LE PORTUGAL ? :

Encore une fois, mais cela devient une habitude, je me suis décidé vraiment au dernier moment, un mercredi pour un départ le lundi. J'ai attendu longtemps de la part de mes amis ou de ma famille des réponses positives et enthousiastes à mes sollicitations de ski ou d'ailleurs...sans retour. J'en été devenu flemmard dans ce bain peu motivant, et presque courbant l'échine en voulant rester , tranquille, pour les 2 semaines de congé. Et puis, car au fond de moi, je sais où est bon bien -être, j'ai, dans un moment de volontarisme aigü, sauté sur mon ordinateur pour trouver un billet pas cher , pour un voyage sans stress. Disons que je surveillais les prix depuis presque 3 mois et qu'à force d'attendre il ne restait plus grand chose. A l'origine très motivé pour la Roumanie, elle était devenue, par mon attentisme prolongé, bien trop chère pour la distance. Il ne restait dans les prix corrects que Malte ou le Portugal. Curieuse démarche que la mienne. La plupart des gens choisissent leurs destinations en fonction de leurs rêves et de leurs souhaits. Je procède différemment. Je crois , peut-être à tort, pouvoir voyager encore de nombreuses années. Je pense que j'arriverai rapidement à visiter quasiment tous les pays d'Europe. L'ordre donc m'importe peu. Et puis lit-on parfois que l'important n'est pas la destination, mais partir, simplement. Le Portugal n'est pas cher, alors allons au Portugal! Premier réflexe, avant le billet même, annoncer ma venue aux couchsurfeurs du pays. Les réponses positives et la rapidité des échanges me convainquent immédiatement. Achat du guide du Routard, du billet, en même pas 24 h, je me retrouve dans ma deuxième peau , celle du voyageur. L'excitation vient vite, un stylo pour annoter mon guide neuf (toujours un agréable moment que d'ouvrir mes livres...) et je vais avoir quelques jours à peine pour trouver un itinéraire dans l'urgence. Aucun regrets, je me demande déjà comment j'ai pu hésiter à partir. C'est vraiment le cas typique de situation où je ne devrais plus réfléchir. Jamais, jamais je n'ai regretté aucun départ. Et cette petite voix qui toujours me dit " et si finalement je restais, peinard, à la maison....? " il faut lui être sourd, sans hésitation aucune.

L'EQUIPE:
Tout seul, mais, comme toujours avec le Couchsurfing , pas vraiment ( merci à Sofia et Kirsten).

PLAN DU VOYAGE

ITINERAIRE ET ORGANISATION

Je voulais me concentrer sur Lisbonne et les environs. Je pense que la partie sud ou la partie nord pourraient faire à eux seuls d'autres voyages futurs. Pas question donc de survoler le pays en 10 jours. Trouver un itinéraire n'a pas été simple. N'étant pas motorisé j'ai été tributaire des liaisons de bus ou de train .Un seul problème , beaucoup de ses liaisons sont en étoile à partir de la capitale. J'ai donc commencé par quelques jours à Lisbonne avec un journée en dehors de la ville vers Sintra (aidé par Sofia) . J'ai ensuite pris un bus pour Evora où j'ai passé deux nuits dans cette ville magique. Une poursuite vers le nord de l'Alentejo m'aurait bien mais je n'ai pas pu trouver de liaisons convenables. Retour donc vers Lisbonne pour repartir vers le nord:les monastères d'Alcobaça et Batalha, une nuit à Nazaré, célèbre port de pêche, et enfin la ville de Tomar avec son magnifique Couvent du Christ.

Trip de guirdal au Portugal

PERIODE :

Je suis parti au mois de février. Avant le départ , j'ai hésité..grosse veste ou pas. Quand même , c'est le sud! Peur d'avoir trop chaud. Et bien je confirme, prendre du chaud! Les premiers jours à Lisbonne furent particulièrement froids, pluvieux et venteux. Des trombes d'eau toute la journée, un vent glacial....Ne pas oublier son parapluie. Le climat m'a alors un peu gâché le plaisir. Se promener et explorer les rues du vieux Lisbonne sous la pluie..bof! Et puis vers la fin du séjour j'ai eu du beau temps, 18°C à l'ombre et là , la veste sous le bras. Un beau ciel bien bleu.


Au niveau de la fréquentation des sites , on ne peut être plus tranquille.
Un peu de monde à Lisbonne et à Sintra mais rien de terrible. En arrivant tôt j'ai pu visiter seul le couvent des Hiéronymites par exemple. Et pas de queue non plus à la célèbre pâtisserie de Belém (la folie l'été!).
Dans le reste du pays c'était vraiment tranquille. Les stations balnéaires comme Nazaré sont désertes. Hôtels vides et donc pas chers. Je me suis souvent senti et retrouvé seul lors des visites des monastères comme à Tomar.
Une très bonne période donc pour celui qui aime le silence et le calme. Indispensable pour ce type de séjour basé sur l'observation du patrimoine.
C'est de plus vraiment économique.
Pour en savoir plus sur le climat et les bonnes périodes , le site de QUAND PARTIR.

NIVEAU :

Très facile de voyager au Portugal. Même si les gens ne parlent pas aussi bien le français qu'il y a 30 ans, on arrive quand même à se comprendre . Ou alors un peu d'anglais, de l'espagnol et tout roule. Les cartes de mes restaurants étaient rarement traduites, il faut aimer la découverte et être passe-partout...les explications des serveurs n'étaient jamais convaincantes . Sinon se rabattre dans les endroits touristiques... Tout est clair au niveau des aéroports, des bus , des trains. C'est très bien organisé et même surprenant pour un pays du sud. Le réseau des bus est particulièrement moderne et efficace.

Voir les conseils aux voyageurs du ministère des affaires étrangères pour plus de renseignements.

HEBERGEMENT ET BUDGET (2011) : L'ensemble du voyage m'est revenu à environ 550 euros ( en comptant 170 euros pour le vol et les transferts à l'aéroport de Toulouse et 380 euros sur place) . Sans l'aide des couchsurfeuses j'aurais évidemment augmenté fortement ce budget . Je dépensais environ une bonne quarantaine d'euros sur place , en mangeant assez souvent au restaurant et en ne me privant d'aucun musée. Les prix de la nourriture et des hôtels sont moins élevés qu'en France. J'ai très bien dormi pour 20 euros avec petit déjeuner et bien mangé entre 6 et 12 euros. Mais l'accumulation des entrées des sites , des transports et du reste font que l'on dépense quand même une bonne somme en fin de journée.

QUELQUES LIENS UTILES
Pour préparer ce voyage j'ai utilisé :

LISBONNE

JOUR 1 La meilleure façon d'être en bonne forme pour un départ en voyage est ...de ne pas dormir avant de se lever à 5h du matin. Je ne sais quand et comment dans le week-end, avec Thierry en VTT ou seul dans mes séances de fitness endiablées et sans échauffement mais j'ai du me faire une contracture musculaire au dos. Impossible de trouver une position non douloureuse. La nuit sera longue et courte. Comme toujours j'ai un peu la flemme de sortir de mon lit, de partir. Comme toujours je me dis et répète que c'est le petit , tout petit prix à payer pour quitter sa routine et aller vers la découverte et l'émotion. Et puis bon, Lisbonne n'est qu'à 1h30 d'avion , vol direct depuis Toulouse, Sofia m'attend à l'aéroport...Pas de stress. Juste le cap du départ à franchir. Je vais ce matin expérimenter une nouvelle approche économique de l'aéroport de Toulouse. Pas envie de payer les 56 euros de parking alors je me gare vers Seilh, au nord de Blagnac, puis prends un bus. Économique et finalement très pratique. Le vol aura une heure de retard , envie de dormir mais c'est trop risqué. Pas mal de turbulences aujourd'hui , pas génial. L'arrivée se fait avec de belles vues sur le Pont Vasco de Gama enjambant le Tage, quelques collines de la ville...L'ensemble n'impressionne pas , on ne peut pas dire qu'on arrive dans une capitale. Sofia qui fait des tours devant les taxis m'attend dans sa petite Peugeot jaune et m'amène chez elle.

Vielles boutiques de Lisbonne

Je trouve tout d'abord la ville très calme, voire provinciale. Architecture assez abîmée, et ambiance tranquille. Elle habite dans les quartier Nord près de la station Anjos , dans un bel appartement. A peine les affaires posées, elle me dépose en ville , dans le quartier de Graça, populaire, au sommet de la colline :le Miradouro da Nossa Senhora do Monte. Je suis seul avec une partie de Lisbonne sous mes yeux VIDEO. Une église est attenante. Je repense à Istanbul, depuis la Tour de Galata, le premier panorama d'une ville qu'on va explorer quelques jours dans ses plus gros détails. L'apéritif ou le digestif. Dans tous les cas c'est nécessaire pour se repérer et appréhender la ville. Le quartier recèle des lieux originaux comme cette ancienne cité ouvrière (bairro Estrela d'Ouro) avec ruelles pavées et maisonnettes avec balcon. Les corons locaux. Original. Je vais d'entrée , le petit déjeuner étant bien loin, me diriger vers un snack proche, la Cantinho da Fatima, où je vais comprendre ce que veut dire " cuisiner la morue ". Soupe , bacalao au forno avec patates sautées ( le tout très bon et très gras) , crème maison. Seul sur ma petite table je ressens déjà le dépaysement, surtout avec les sons de cette langue qu'on associe vraiment au lointain Brésil ….et au futebol. Le temps est vraiment désastreux aujourd'hui, des trombes d'eau et cela ne va pas s'arrêter .

Vieille architecture Lisbonne
Tramway de Lisbonne

Je passe mon temps à éviter les glissades sur ces trottoirs pavés et étroits. Je me glisse sous les avancées poreuses en évitant les déversoirs des gouttières. Les gens, quoi qu'équipés de parapluie, font souvent de même et attendent les accalmies. Passage ensuite sur la place de Graça, que je trouve somme toute banale malgré la villa Sousa , proche , ancètre du HLM moderne dans sa structure. On remarquera quand même les draps accrochés aux fenêtres un peu partout. Passage aussi dans la Villa Berta, rue de villas ouvrières, original. L'église de Graça, proche sera malheureusement fermée. J'ai juste la façade et la vue de son belvédère. Le même que l'autre ...en moins haut. Je file ensuite par un escalier assez glauque, le caracol qui descend de manière abrupte vers le quartier de la Moureira. Le genre d'endroit où tu ne dois pas te sentir à l'aise la nuit. Cela fait coupe-gorge. Je vais trainer un peu dans ce quartier. L'ensemble est vraiment assez délabré: maisons inhabitées, façades ravagées....Une âme forte sûrement mais il faudrait rester et rencontrer les gens. Je ne croise pas grand monde puis atteins une sorte de quartier bengali .Un monde parallèle avec ces boutiques de fringues et de je-ne -sais-quoi où je ne vais jamais. Me voilà maintenant aux portes d'un autre quartier historique, le Rossio avec sa Praça da Figueira, l'équivalent des plaza de la independencia d'Amérique du sud. Plus que la place en elle même, je retiens les boutiques alentours ( graines, fleurs, charcuteries, pâtisseries...) et certaines vraiment vieilles. C'est un peu la découvert de la journée, de nombreuses boutiques indépendantes, Lisbonne est une capitale qui n'a pas encore vendu son âme. C'est agréable car de par chez nous c'est l'uniformisation galopante. Visite ensuite de l'église de Sao Dominguo, intérieur assez abîmé mais l'intérêt est dans l'observation de la foi de ces gens venant prier face à des rangées de bougies bien allumées. Le Teatro nacional Dona Maria II , une célèbre place de la ville, Praça Dom Pedro IV... tout ça ne m'émeut guère.

Sous les gouttes, je pars plein sud dans le quartier de la Baixa. Beaucoup de joailleries et le magasin Pollux (désuet...juste pour la vue et encore), rien d'extra. Je me réchauffe d'un très bon chocolate quente ( un vrai ….long à préparer avec mousse …) et d'une succulente pâtisserie avant de repartir sous une pluie battante vers l'église San Antonio proche , à l'emplacement de la maison de naissance de Saint Antoine de Padoue auquel beaucoup de croyants vouent un culte. Il y une messe( moyenne d'âge 70 ans!) , j'attends puis vais voir la crypte où une dame prie après avoir fait son don. Je me sens de trop, m'en vais en me cognant la tête au mur. Discret! Je remarque qu'à la sortie les gens d'églises distribuent des pains aux pauvres qui discrètement les glissent dans leurs poches ou sac. Je ne veux pas déflorer ce quartier ( Alfama) aujourd'hui, je repars donc vers la Praça do Comercio, immense et belle place mais quelle tempête ! Cela gâche tout. Je longe les murs trempés , le vent me glaçant le cou!Je vais ensuite traverser le Chiado à la recherche du magasin musée " A vida Portuguesa ". Du très bon packaging rétro-chic pour des souvenirs un peu chers quand même. J'atteins enfin un quartier assez chic vers le métro Baixa-Chiado où je m'engouffre. J'abandonne , trempé. Métro moderne et rapide , je me retrouve au pied de la colline de chez Sofia. Achat de fruit chez le Portugais du coin et enfin...retour au chaud. Longue journée. L'impression que me donne cette ville n'est pas aussi exaltante que celle de Prague ou Istanbul. Le temps y fait pour quelque chose. Et puis je ne peux éviter la comparaison d'avec le séjour turque, il y a juste un an . Je ne crois pas retrouver ici le même type d'ambiance

Praço do comercio, Lisbonne

JOUR 2:Très bonne nuit, au calme, entourés de murs couverts de posters de Justin Bieber et de Tokyo Hotel ( c'est la chambre de la fille de Sofia....). Je me lève , me prépare et quitte l'appartement sans voir la maîtresse de maison . Dort-elle ou est-elle partie? Je décide , suivant les prévisions météo qui s'avèreront fausses, de faire une journée musée pour ne plus revivre la saucée de hier. Je choisis un incontournable, le musée Gulbenkian, cas classique du musée-fondation d'un milliardaire amoureux d'art. Le métro en panne, je vais galérer , attendre puis changer de plan , marcher....pour enfin arriver , vers 12 h au lieu attendu. Pas mal de temps perdu. Le musée n'est pas immense mais varié, dans un petit parc . L'audioguide pour compagnon, je vais prendre mon temps et bien en profiter. Tout ne me plait pas: les arts décoratifs, porcelaines, meubles, œuvres de Lalique....Tout ça ne m'émeut guère. Je vais préférer les peintures , avec commentaires car sinon...c'est bien vague. Bon ce n'est pas le plus beau , ni le plus riche . On n'est pas au MET! Je passe un bon moment mais finalement il y a des petits musées, bien moins célébrés qui m'intéressent bien plus. J'attends d'un musée qui me transporte dans le temps , dans un autre univers...Celui-là n'est qu'une succession d'objets...dans des vitrines. Il ne sera pas gravé dans ma mémoire. Je marche ensuite un peu et me perds dans le quartier....Merci aux plans du routard, vraiment peu pratiques (prendre un Lonely pour explorer les villes). Pas grand chose à commenter. Quartier plutôt riche , très classique, comme partout ailleurs.

Promenade de Lisbonne

Je décide alors de partir vers le parc des nations (qui accueilli l'exposition universelle de 1998) forcément neuf et futuriste. J'y trouve des immeubles d'habitation me faisant penser au quartier des Docks de Londres, une gare ultra design avec son immense centre commercial attenant (Vasco de Gama) . On est ici bien loin des ruelles du vieux Lisbonne. J'en profite pour prendre un hamburger à la portugaise dans l'incontournable étage des stands de restauration. Depuis le centre commercial on jouit déjà d'une bonne vue sur le pavillon atlantique (on dirait un stade) et sur le Tage et le Pont Vasco de Gama. Je vais déambuler dans le parc, assez seul , marchant sur un beau ponton en bois , sous le soleil. Ambiance maritime avec oiseaux et silence mais on est quand même loin des atmosphères du nord de l'Allemagne. C'est plus proche des quais de Bordeaux en fait. On marche sous un télécabine qui circule sur 1km en bord de Tage VIDEO. Il ne me semble pas assez haut pour mériter un tour, je me dirige directement à l' Océanorio. L'aquarium géant , célèbre et fréquenté en saison. L'avantage des vacances en février....peu de monde , vraiment, j'imagine au mois d'aôut car l'espace n'est pas immense.. Après celui de Stralsund ( élu meilleur musée européen ) , Boston...je vais être difficile. La structure est centrée sur un immense bassin cylindrique VIDEO, sur 2 étages. On fait le tour du cylindre et on découvre aussi en parallèle des écosystèmes recrées. Je vais passer ici un bon moment, c'est toujours un plaisir de voir ces animaux en live VIDEO.

Oceanorio, Lisbonne
Promenade de Lisbonne

Par rapport à celui de Stralsund je pense avoir moins appris ici même si la muséographie est assez similaire. J'ai bien aimé (comme tout le monde ) le bassin aux loutres, si facétieuses dans leurs toilettes et dans leur jeu, la zone antarctique avec les pingouins ( il y a même de la glace artificielle) , les oiseaux (macareux...) , les raies et requins...Bref un bel endroit , hors saison, qui donne vraiment envie de replonger avec masque et tubas. C'est bizarre mais à chaque fois dans mes voyages en ville, je passe toujours par la case Zoo ou aquarium....Penserais-je à des avenues bétonnées et à des musées lorsque je serai en Ecosse? Pas sûr. Il commence à faire nuit , je me décide à partir vers le quartier de l'avenue de la Liberté, les Champs-Elysées locaux. Quartier du Rato tout d'abord avec la belle place des Mûriers ( praça das amoreiras), au pied de l'aqueduc qui alimentait en eau les fontaines de la ville. Bonne atmosphère, rues pavées; Un bel endroit. Je poursuis et rejoins l'avenue. Rien de spécial. Clean, riche mais peu ostentatoire finalement. Des hommes en costume, des clochards, des restaurants chics. Je m'échappe un peu et trouve les Jardim do Torel. Jardin esplanade complètement désert (limite angoissant mais excitant donc) , coincé entre l'avenue et le quartier de Sant'ana. Très intéressante descente par la Calcada do Lavra , avec son tramway très ancien. Beaucoup de graphes sur les murs, pavés, j'adore! Je redescends ensuite la rue touristique das portas de Santo Antao. De belles maisons mais aussi beaucoup de restaurants avec rabatteurs. Je fonce et ne m'arrête pas pour arriver au Rossio, plus beau qu'hier , la nuit et sans la pluie. Il est temps de rentrer. Je vais manger quelques feuilletés dans un petit bistrot local près du métro Anjos. Bonne atmosphère, typique avec football à la télé. Une bonne journée mais je regrette de ne pas encore avoir le choc ni le dépaysement souhaité. L'ensemble est moins photogénique (sous la pluie!) que d'autres capitales et les gens trop peu différents pour satisfaire ma curiosité. J'attends ce moment rare où l'atmosphère unique me fera dire " ouah...là je suis dedans! "C'est clean, peu stressant, bien organisé. Du tourisme facile . De retour à l'appartement j'arrive en même temps que Sofia et sa fille...14 ans, qui passera la nuit ici. Quelques discussions , toujours frustré par mon piètre anglais, puis un repos bien mérité.

Photo du Monastère des Hiéronymites, Lisbonne

JOUR 3 Une très bonne nuit et un départ assez matinal , un peu après 9h pour Belém, célèbre quartier historique et touristique de la ville en bordure de Tage. Métro, puis mon premier train depuis Cais do sodré ( moins de 10 minutes) et j'arrive dans les premiers dans le secteur. Petit parc en bordure de la route fréquentée et du train qui longent le secteur , des parkings vides...je me dis que finalement la hors saison a du bon. En fait je suis là un peu tôt , le monastère des Hiéronymites n'ouvre qu'à 10 h. L'arrivée sur le monument est impressionnante. C'est blanc , grand et richement décoré . L'extérieur en impose. Une fois dedans je ne serai pas déçu. Personne ou presque , c'est un régal de se promener dans le cloître sous une belle lumière et dans le silence VIDEO. Petite exposition genre culture générale sur l'histoire comparée du monde , du Portugal et du Monastère. Un peu sec. Très belle vue sur l'église attenante, immense et d'accès libre. A peine sorti, des groupes entiers commencent à arriver et en masse. Du bruit , des enfants, des cars..tout se met en branle. J'ai vraiment évité ce que personne n'aime: le monde quand on veut le monument pour soi. Je file retrouver le calme dans le musée de la Marine , qui semble prolonger le bâtiment du monastère. Là c'est le silence total . Pas de touristes , personne en fait VIDEO. Il faut dire que ce musée ne va pas me marquer. Rien n'y vit , que des maquettes , des objets, des tableaux , des barques, des bateaux grandeur nature....Je m'y ennuie un peu, comme les gardiens c'est sûr. Les cabines du yacht d'un ancien roi seront les seules parties qui me transporteront dans le temps . Un comble, le routard me promettait les couloirs de Moulinsart! Je repense au musée des docks de Londres, ou aux musées allemands en rapport avec le passé de leurs villes. J'avais adoré car la muséographie , vivante et moderne , m'apportait le dépaysement que j'y cherchais. Ici c'est à l'ancienne et c'est austère.

Je traverse la rue et me rends au musée d'art moderne , en fait une partie de la collection Berardo. Là je vais m'intéresser de près à certaines œuvres. Comme tout bon musée d'art moderne, le design des pièces et soigné, les œuvres bien mises en valeur. Comme d'habitude, j'adore et je déteste. Toujours des artistes vraiment fous, et puis des bricoleurs géniaux. Très bonne exposition sur les cartes, un sujet qui me parle. Un qui peint à l'encre noire une carte des USA en ne laissant en blanc que les points des villes! Des collages ingénieux, des films incompréhensibles, des bruits , des cris, des matériaux....

Musée d'art moderne, Lisbonne

Bref j'y passe un bon moment et en plus c'est gratuit. Je me prends comme toujours à vouloir me lancer dans ces collages et montages . Je n'ai pas les moyens de me payer l'art qui me plait alors pourquoi en pas se lancer. Bref, un lieu un petit ton en dessous de ces grands concurrents mais agréable et bien calme. Sortant de là la faim au ventre je retraverse la rue pour manger à la cafétéria du musée de la marine. Un groupe de 3ème âge qui s'est fait piégé par son tour opérator , vient de finir le musée et se " régale " dans cette endroit. Pas le meilleur rapport qualité prix mais bon , il y a Starbuck's et Mc Do pas loin, je ne m'attends pas à mieux dans le coin. Sortant de là, la pluie commence à tomber, de plus en plus fort et je dois me rendre à la Tour de Belém,emblème de la ville construite dès 1515! Ce sorte de phare de Cordouan de bord a vu partir Vasco de Gama...c'est dire son poids historique. On y accède par un petit ponton métallique, à environ 50 mètres du quai. J'y arrive complètement trempé et décoiffé. Le vent souffle vraiment fort et quelle pluie!La mousson froide!Je vais rester un bon bout de temps dans la tour, assez heureux finalement de m'y sentir piégé et en sécurité alors que les vagues naissent sur le Tage. C'est vide mais beau , surtout pour les vues sur le ponte 25 de Abril et sur l'autre rive de la ville. Des usines mais aussi du vert. Peu construit. Les vagues claquent sur les pierres centenaires, les fenêtre parfois fermées laissent passer au premier étage l'eau apporté par la houle , le vent siffle VIDEO. Drôle d'atmosphère, je ne pouvais finalement rêver mieux. Je m'imagine voyant partir les valeureux marins qui, des siècles durant, ont apporté richesses et morues aux portugais. Mission accomplie. Retour peu intéressant jusqu'au train, longeant la grande route. Petit détour savoureux pour goûter les fameux pasteis de Belém fabriqués depuis 1837 par Antiga Confeitario. Ce sont des petits flans pour qui les gens font la queue en saison . Avec du sucre glace, c'est vrai que je vais me régaler. Arrivé au train, problème de carte, pas grave , de toute façon , comme me dit un local, ils ne m'enverront pas la facture en France .Je m'arrête à Santos avec pour but d'aller visiter le musée des arts Antiques. Très grosse collection. Je ne pourrai pas tout voir jusqu'à la fermeture. Au départ, beaucoup d'art religieux, pas mon préféré, et en plus pas de légende en français (hormis pour quelques œuvres maîtresses) ni audioguide. Je vais quand même faire de mon mieux pour m'attarder et observer.

Tour de Belem, Lisbonne

Pas vraiment de tableaux qui m'ont scotché mais se promener parmi ces portraits et quand même agréable. Je m'attendais à plus de peinture flamande du XVIIème ,il y en a mais le côté religieux l'emporte. Dans la partie neuve du musée (que je ne vais qu'effleurer) beaucoup d'art décoratif. Là je passe sans regarder ou presque: trop d'objets, de porcelaines...pas mon truc. Je vais ensuite rentrer par le quartier du Barrio Alto, sous des trombes d'eau. Arrêt au mirador de Santa Catarina, à la tombée de la nuit. Belles vues mais fréquentation louche , je ne traine pas. Passage devant le vieux élévateur de Bica , beaucoup de cachet. Retour dans le Chiado, de belles rues , de belles maisons, des jeunes bien à la mode. Très belle atmosphère devant le musée -couvent des Carmes .Cette ville , en 3, 4 rues change totalement d'aspect. Je regrette un peu à cet instant de ne pas participer plus à la vie nocturne. Mais bon, on n'est pas en Malaisie, je ne peux ici dépenser sans compter ( 20 euros de musée aujourd'hui!) . Ce voyage est pour l'instant ...du tourisme assez classique vu que je me débrouille seul avec mon routard sans être vraiment guidé par un local. Je ne suis plus habitué...forcément c'est moins bien. J'arrive quand même bien à éviter dès que possible les lieux trop fréquentés. Ce soir, par exemple, j'écris encore dans mon petit bar très local près de chez Sofia, mangeant des sandwiches à la brandade!Bonne journée mais je me sens un peu flotter en surface de la ville , ce qui m'ennuie un peu. Un peu trop de musée aussi. Mais bon ,je marche toute la journée, des km , il faut bien remplir la besace à souvenirs. C'est sûrement moins facile ici qu'à Berlin ou Istanbul. Les thèmes des musées , l'histoire des lieux, le patrimoine peut être m'intéressent moins. Il y aussi l'impossibilité à arriver ici tout neuf. La comparaison, même si je lutte contre, est là avec d'autres lieux visités. Et je m'inquiète de ne faire jusqu'à la fin que musées et monastères, ce qui est le programme prévu. On verra bien, l'atmosphère est quand même bonne ...tout se déroule bien. De retour chez Sofia je passe ma soirée à essayer d'organiser mes futures journées. Ce n'est pas simple , les transports, les distances..je ne trouve pas grand chose qui me convienne. On verra demain.

Plus de photos de Bélem. Cliquer sur les images pour agrandir et quelques indications.


Plus de photos de Belem

SINTRA

Sintra

Réveil sous le soleil. Sofia me propose de m'emmener en voiture à Sintra, ville historique et classée à l'Unesco à une quinzaine de kilomètres de Lisbonne. A peine sortis de l'appartement on rencontre une jeune femme, un bébé dans les bras, qui nous demande de l'aide pour faire une photocopie. Sofia lui propose de l'emmener en voiture là où il faut. C'est une jeune népalaise de 20 qui est là avec son mari depuis 6 mois espérant trouver une vie meilleure, ce qui passera par un travail. Pas gagné selon Sofia qui se proposera de l'aider.

Le trajet pour rejoindre Sintra peut se faire par la voie rapide , encombrée de tous " ces portugais qui ne veulent pas prendre les transports en communs " mais heureusement dans l'autre sens. Sofia décide de faire un (long) détour pour me faire passer par la route de la côte. Quelle bonne idée, le spectacle va être au rendez-vous! Nous passons d'abord par Estoril et Cascais, lieux qui me font un peu penser à la French Riviera ( " en moins glamour " remarque Sofia) , à Biarritz ou à Royan. Moins riche en premier abord et très construit. Forte houle en mer, des surfeurs à l'eau . L'été se doit être l'enfer...quoi que beaucoup seront dans le sud , dans l'Algarve. Passé Cascais tout devient plus sauvage, mer vraiment forte et plages pas vraiment praticables vers le Cabo Raso. Très beau avec au loin la Serra de Cintra et en face le Cabo da Roca , célèbre falaise, point le plus à l'ouest de l'Europe péninsulaire. La route s'élève et les vues deviennent magnifiques sur l'océan au fur et à mesure que nous montons vers Sintra. Déjà le Palais de Pena se dessine , majestueux sur sa colline. Sofia va m'y déposer après une rude montée dans la forêt . Merci beaucoup pour la super balade. L'entrée du site se situe à 5 minutes de rude montée que l'on peut s'épargner en payant un petit autobus. Franchement je préfère voir le palais se découvrir progressivement et le chemin est agréable.

Du monde mais pas trop , très correct, j'arrive à être seul un peu partout. Ce palais me fait penser à un mix entre un château des contes et un nid d'aigle bavarois. Original.VIDEO Très belles vues à 360 ° sur un grand parc forestier, sur des villes au loin et sur l'océan. Vent énorme au sommet , on est vers 400 m et ça souffle aujourd'hui. La visite est aussi intéressante , on se promène dans ce qui fut une demeure royale jusqu'en 1910. Je me prends à m'imaginer dans l'intimité de ces gens vivant ici , vraiment au dessus de tout. Leurs chambres, les salles de lectures, les cuisines...je passe un bon moment et voyage dans le temps.

Je vais ensuite redescendre à Sintra par le GR , longeant le château des Maures, surtout de gros remparts, que je ne visiterai pas. Descente agréable sur un chemin bien balisé en dur , dans la forêt . On arrive alors dans le village par des coins très tranquilles et peu défigurés par le tourisme. Bon d'accord, il y a bien une rue avec les menus en 4 langues et tout pour attirer le chaland mais bon....je vais moi-même essayer un de ces restaurants au menu à 8 euros , correct sans plus. En face de moi se dresse le palais national de Sintra que je vais visiter. Bizarre , il me fait vraiment penser au Potala ou aux monastères du Ladakh. Intéressante visite, complètement seul avec les gardiens qui meurent lentement , debout dans les coins.

Sintra
Rues de Sintra

Des pièces d'époques diverses , de très belles salles et en plus un petit jardin sympathique offrant de belles vues sur le village et le château des Maures. Bon tout ça ne prend pas non plus l'après -midi. Je remarque que dans ce voyage , je tourne vite en rond. Sans payer et accumuler les musées ou sites, il y a peu de choses, je trouve, à se mettre sous l'œil. S'asseoir et observer comme on peut le faire à Istanbul, pas vraiment exaltant ici.

Et je n'ai personne à qui parler en journée. Pas assez de différences culturelles...apparentes. Je vais donc marcher et marcher dans la ville , trouvant des fontaines , des maisons décrépies, et une bonne pâtisserie ( voir Routard) car ce sont des choses qui marquent un voyage:les délices locaux. Et il y a par ces lieux quelques spécialités de renom (queijadas et travesseiros) . Pour l'instant, moi qui ne suis pas très gâteau , je n'ai pas encore été déçu par mes choix. Je vais rentrer en train en moins de 30 minutes directement pour la gare de Rossio. Trajet de banlieue , au milieu d'immeubles. Il est environ 18h, que faire? Je vais essayer de nouvelles rues dans le quartier de Baixa et du sud Alfama, revoir la place du Commerce sous le soleil couchant VIDEO...pour finalement rentrer. Rien ne sert de marcher pour marcher. Encore une fois je serai ce soir dans mon petit café bar remplis de locaux devant Benfica-Stuttgart. Très calme sauf pendant les buts. Belle journée avec le plaisir de rouler le long de la mer avec une forte houle, et la visite de la très belle région , au niveau historique et naturel, de Sintra. Ce soir encore Sofia sera de sortie, dommage .

Plus de photos de Sintra. Cliquer sur les images pour agrandir et quelques indications.

Plus de photos de Sintra

Eglise Santa Engracia, Lisbonne

JOUR 5 

Dernière nuit au côté de Justin Bieber , ce soir je quitte Lisbonne. Je n'ai pas encore mon ticket de bus...problème qui d'ordinaire n'en est pas un , mais il est très conseillé au Portugal de réserver sous peine de rester à quai. Je vais donc devoir aller jusqu'à la gare centrale des bus de Sete Rios rien que pour ça. Sur la carte cela semble loin mais les échelles ne sont pas celles de Londres ou Berlin. Comme toute gare routière qui tient son rang, les environs ne sont pas intéressants...De là je file directement vers Santa Apolonia , tout près du quartier de l'Alfama__ que je me réserve pour aujourd'hui. Le meilleur pour la fin? Le vieux Lisbonne , le plus typique . On verra bien.

Le premier endroit digne d'intérêt sera l'Eglise Santa Engracia, le panthéon des gloires de la nation. C'est vrai que son architecture extérieure fait penser à tous les endroits-mausolées de ce type. Je n'y rentre pas de mon vivant, l'avenir fera le reste..si l'on me naturalise portugais. Je longe ensuite la foire de la voleuse (Feira de Ladra) , sorte de halle avec des stands genre puces , fermé en ce jour. Beau quartier avec de belles façades. Juste en face l'imposant monastère de Sao Vicente de Fora dans lequel je vais passer un bon bout de temps. La visite commence par la vision de la citerne Mauresque , petite mais jolie et me rappelant ses cousines grandioses d'Istanbul. Quelques vestiges de fondations , une belle salle et puis une ennuyeuse exposition sur la religion au Portugal. Je passe sans trop voir. Une autre salle sur les coquillages??? Et puis un ou plusieurs cloîtres ( c'est assez grand) en rénovation (murs bien défraîchis mais recouverts d'une grande quantité d'azulejos) ...je m'ennuie un peu .

Dans les rues de Lisbonne

Et puis je tombe sur une collection d'azulejos illustrant les fables de la Fontaine. Génial , je vais prendre mon temps pour relire ou découvrir les 38 présentées. Je ne me souvenais pas de la portée de ces petites fables pleines de bon sens. A relire d'urgence. On profite ensuite d'une vue sur la très grande église du monastère. Pas un bruit, j'y suis tout seul, bonne ambiance VIDEO. Et puis pour finir la balade sur les toits, encore seul. Superbes vues sur Lisbonne , le Tage....Vraiment une bonne surprise que ce monastère. Je vais ensuite errer dans ce dédales de rues qui s'offre à moi. Et là, je suis à mon aise. C'est un labyrinthe excellent à explorer. Le linge aux fenêtre, le dernier soap télévisuel inondant les rues de ces dialogues sucrés, des pépés qui s'accrochent à leur canne dans les descentes, des épiciers scotchés à leur comptoir, de l'art parfois sur les murs, des églises, des odeurs agréables, des chantiers....Bref un univers vraiment attachant. Je vais trouver un petit restaurant minuscule dans une rue non moins minuscule. Ne comprenant rien, je me fais traduire la carte par un employé des douanes, la cinquantaine, heureux de me faire la conversation en français. Il en regrette sa disparition et s'exerce avec les touristes dans son restaurant préféré, à l'heure du déjeuner. Je mange donc ma soupe et mon très bon steak-frites ( un arrière goût de celui de mon enfance chez Vonvon) en écoutant l'analyse de mon voisin : la dictature de Salazar, l'émigration massive, la disparition de l'attrait pour le français....Remonté et très heureux de cet endroit si loin des caféts de musées...je poursuis l'exploration. Tout d'abord le Mirador de Santa Luzia. L'endroit est touristique mais la vue belle VIDEO. Je n'y reste peu. Snobisme ou pas...mais tout mes congénères en paquet de 10 ne me donne qu'une envie...fuir dans les venelles les plus inaccessibles...Je passe au milieu d'un vrai champ de ruines urbaines puis atteins le château Sao Jorge.

Art de Rue Lisbonne





Là c'est vraiment Montmartre, les marchands , les africains joueurs de tambour, les vendeurs, les boutiques sans intérêt. Bon cela ne motive pas. Et que dire de la visite! 7 euros pour pas grand chose. Ok la vue est très belle depuis les remparts VIDEO . Je repère maintenant tous les sites visités. La ville n'y paraît pas très grande....mais....1) Je n'apprends rien sur le passé de ce site 2) Il y a beaucoup trop de neuf sur du vieux, un restaurant, trop de parking dans les environs, de poubelles, de gens qui posent de manière ridicule ( le classique " je pointe du doigt un point ") . Un côté Disneyland et encore il paraît que là-bas on s'imagine au temps des cowboys. Ici il faudrait être fort pour se transporter ailleurs que devant le gros panneau WC, omniprésent sur ce genre de site. Bref je préfère 100 fois mon Bonaguil. Préservons-le , SVP! Je vais ensuite un peu flâner dans la Mouraria pour prendre mon métro à Rossio. Sofia sera encore en vadrouille, je quitte le chat et Justin vers ma nouvelle destination.

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EVORA

Bus tout neuf , ambiance très calme et tout confort pour rejoindre Evora après un passage remarquable sur le pont Vasco de Gama. 1H30 de voyage , j'y suis. Pour ne pas découvrir avant l'heure les sites , je longe les remparts de la ville , me perds mais finis par trouver la pension Policarpo. La ville est une vraie surprise: personne dans les rues pavées , de pales lumières, des murs blanc et jaunes. Je jubile et me crois arriver dans un pueblo mexicain VIDEO. Je joue à me parler comme si je cherchais le frère Tobias, la Plaza de Toro et autre mexicaineries à la louche .Olé! Dans les rues étroites , sans voitures, sous la lumière jaune des lampes on est tout de suite dépaysés et ça j'adore. Ma pension est aussi typique , d'un confort surannée , loin d'Ikea. Tout ce que je cherche. Accueil très sympa , ils me conseilleront un très bon restaurant où je vais essayer une nouvelle partie du porc cuisiné façon brazil! Très bon encore une fois. Retour dans ma chambre, vraiment content de ce début d'étape. Vivement de voir ce que la ville va m'offrir demain.

Rue d'Evora le soir

Très bonne nuit avec l'aide de mon sac de couchage...Les hôtels ne sont pas souvent chauffés par ici. D'ailleurs la patronne s'excusera plus tard de ne pas m'avoir donné une couverture supplémentaire. Le petit déjeuner se prend dans une belle pièce avec vues sur la ville. Vraiment confortable pour le prix, j'insiste. Je prends mon temps ayant toute la journée pour visiter la ville qui ne semble pas immense .Tranquille car c'est toujours un confort de se dire qu'on ne reprend pas la route le soir même. Proche de la pension, je commence par la visite de l'église du saint Esprit attenante à l'université d'Evora. Il s'y tient un petit concert de musique baroque . L'université , quasi déserte un samedi matin, est remarquable pour son cloître VIDEO, ses azulejos un peu partout et ses grands couloirs . J'y déambule , jouant l'étudiant de 35 ans. Quoique …on m'a demandé si je l'étais à l'entrée d'un musée! Passage ensuite près du temple de Diane. Bizarre de voir un vestige romain ici. Assez bien conservé. Belles vues sur la plaine...Je rejoins ensuite la Praça do Giraldo, place centrale de la ville.

Eglise d'Evora
Centre d'Evora

Une église, de belles maisons mais rien d'extraordinaire finalement. Exploration bien sage dans ces rues tranquilles: théâtre, aqueduc qui pénètre jusque dans la ville et qui rejoint un fort hors des remparts ( ne semble pas visitable), des places , des églises...Vraiment sympa même si les voitures dans ces rues qui devraient être toutes piétonnes gênent un peu. Slalom entre les gouttes mais c'est devenu une habitude ici. Je vais passer un bon bout de temps dans la cathédrale. D'abord un musée...d'art sacré. Je persiste , je dois être maso, mais encore une fois je ne vais pas retenir grand chose. De belles pièces, des heures de travail ….mais bon. Plus intéressant sera la montée sur les toits de l'édifice. De là-haut on domine vraiment la ville et la plaine avec de nombreuses sur les vielles maisons , le temple de Diane...Très agréable VIDEO. Puis le chœur avec sa vue sur le plus vieil orgue d'Europe dans un silence très appréciable. Le même lieu , avec ou sans la foule et tout change , incroyable. Et enfin le cloître, sympathique VIDEO. Déjà 17h, je dois foncer, avant qu'elle ne ferme, vers l'église Sao Francisco, déserte aussi.

Richement décorée avec ses 12 chapelles. A côté , l'une d'elles remplie d'ossements...payante...ne me sera pas pour moi. Un autre bel endroit , proche, l'église du couvent de Graça, ne sera aperçue que de l'extérieur. Il est temps de faire une pause , de toute façon tout ferme ...sauf les magasins chinois. Assez inquiétant je trouve. Des sphères de papier rouge dans les rues, de la pacotille moins chère et des employés qui travaillent plus longtemps que les locaux. Seraient-ils comme partout ailleurs en train de mettre la main sur le commerce de cette ville?Pas de racisme attention. Juste un souhait utopique d'un monde avec des différences et non un mélange infâme de toutes les cultures au même endroit. Ce qui enlèverait au monde de nos enfants une sacré saveur.

Temple de Diane, Evora





Après cette halte je me mets en chasse d'un bon restaurant ...et le trouve sur la place de l'eglise Sao Francisco. Du porc cuisiné avec une sauce aux palourdes, et toujours une bonne soupe en entrée. Le pied, je mesure la chance d'être là. Et puis le meilleur moment , se promener la nuit dans cette ville VIDEO. Dormir ici devrait être indispensable tant l'ambiance y est différente. Les monuments et les rues éclairées avec cette lumière souvent jaune apporte un cachet que je n'avais peut-être plus vu depuis Prague. Marcher seul sur ces rues pavées, dans le silence me comble de joie. Ces instants d'un voyage où l'on se sent remplis d'une indicible légèreté. Le bonheur du voyageur. Se sentir vivant et exalté. Ces moments sont rares et précieux sur un séjour mais qu'importe si le temps mis pour y arriver est parfois du remplissage. Tant qu'ils existent. Le reste sera juste bien, moyen ou ...pire. Je marche et marche , exploitant à fond le temps qui me reste puis rentre repu à la pension. Ce soir on peux dire que je suis dans de beaux draps.

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MONASTERE D'ALCOBACA

Derniers instants à Evora dans l'atmosphère calme d'un dimanche matin baigné de lumière. Je savoure encore un peu , sur le chemin de la gare, la quiétude de cette ville vraiment remarquable. Le trajet pour Lisbonne est l'occasion pour moi de voir la campagne de l'Alentejo de jour. De vastes prés verts , de nombreux chênes-lièges, une grande quantité de nid de cigogne (habités),la plupart au sommet des lignes haute-tension...Bref un joli paysage campagnard, assez méditerranéen. A noter aussi le confort de ces cars portugais , tous neufs et connectés au wifi! Superbe arrivée sur Lisbonne par le pont 25 de Abril d'où je profite de très belles vues de la Tour de Belèm jusqu'au pont Vasco de Gama. Je revois avec plaisir défiler mes excursions des jours précédents. Sentiment que ces lieux me parlent, un peu toujours le cas quand on quitte une ville longtemps explorée (dans les guides en France et en vrai). Transfert pour Alcobaça où la visite du célèbre monastère m'attend. Le trajet sera là sans intérêt, villes provinciales peu avenantes... rien à se mettre sous l'œil . Arrivé à la gare des bus j'ai 1 heure devant moi avant le prochain bus pour faire la visite. Pas simple de se déplacer en car , hors saison, dans les petites villes mais e n'ai pas vraiment le choix. Je fonce alors vers l'immense édifice que l'on aperçoit de loin. Un marché aux puces le long des façades puis une très grande place déserte bordée de cafés devant l'entrée. Impressionnant VIDEO. La visite de l'église , très dépouillée mais de taille respectable , est gratuite . Le monastère non. Très intéressante visite , d'autant que je suis presque seul. D'immenses cuisines VIDEO, le réfectoire, le dortoir , deux cloîtres...VIDEOVraiment beaucoup de cachet ...en serait-il pareil en été? Pas le temps de trop s'attarder, un arrêt pour acheter les spécialités sucrées du coin et me revoilà dans une gare routière vide . La seule âme, le vendeur de ticket , dort sur sa chaise.

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Moanstère d'Alcobaça


NAZARE

Palge de Nazare

Je quitte la ville pour Nazaré à environ 15 km. Là encore peu d'intérêt sur la route , la fin rappelant l'arrivée à Biscarosse avec pins et collines. Nazaré , d'un premier abord est un mélange entre Bidart, pour sa falaise et ses gros rouleaux, Royan pour son front de mer et la Pointe de Grave pour son port et les jetées. Beaucoup de monde dans les rues, vraiment très peu de touristes étrangers, je n'en verrai pas un de la soirée, je trouve mon hôtel en front de mer, très confortable, l'Adega Oceano. Et bien pour 20 euros je suis servi, très belle chambre et le p'tit déj en plus. Ambiance souvenirs des mes années à l'hôtel de la Plage à Royan. Je vais ensuite passer l'après-midi à me promener . L'atmosphère est vraiment sympa et originale VIDEO. En grande partie à cause de toutes ces mamies d'un autre âge que l'on voit vraiment partout et habillées en tenue traditionnelle: longues chaussettes, jupe ou alors tout en noir. Vieilles pour la plupart et fourbues, elles travaillent à vendre des cacahouètes, d'autres graines ou du poisson séché. Je ne sais pas quoi penser. A leur âge on préférerait les voir se reposer peut-être. Sont-elles obligées à cause de leur maigre retraite? Elles sont là emmitouflées dans leurs châles en laine, dans le froid....

Pêche locale à Nazare






A la nuit lorsque tout le monde sera parti je les verrai remballer avec peine leur bardas. Dur. Vraiment la dernière génération du temps d'avant. Je vais me promener presque jusqu'au port. Beaucoup de voitures, retour de week-end sûrement. A 18h30 il n'y aura plus personne dans les rues. Restaurants déserts. Je crois que je serai le seul client du mien (Maria Mar). J'y déguste une délicieuse soupe de poisson et la pêche du jour du frère de la patronne: de la dorade royale. Un régal! Je me fais vraiment plaisir. Très bonne soirée , sentiment d'être vraiment décalé , hors saison, c'est un délicieux plaisir qui vaut bien les petits désagréments comme une météo incertaine et une organisation plus contraignante.

Très bonne nuit tout confort, copieux petit déjeuner, seul dans la grande salle à manger, face à l'océan. Je savoure ces moments rares . Je vais ce matin, avant de prendre mon bus pour Batalha , monter sur la falaise la plus haute du Portugal, par le petit funiculaire partant du centre vers le village du Sitio. En bas tout est bien calme sur le front de mer. Un lundi de février quoi. Superbe temps, et de là-haut quel panorama! Vraiment en bord de falaise de jolies maisons bleues et blanches qui me font penser à un paysage grec et un promontoire qui permet de bien voir la ville et le port VIDEO. 4 pépés sur un banc, encore plus tranquilles qu'en bas. Je vais longer la falaise par un sentier de randonnée offrant de très belles vues sur ses flans escarpés. 15 minutes plus tard on arrive au phare de Nazaré. Et là le spectacle me cloue. Tout simplement les plus grosses vagues de ma vie !Un swell énorme s'enroule sur ce cap dans un tumulte assourdissant.

Site du phare de Nazaré

Un sentier protégé , avec quelques escaliers mène face à la mer , en contournant le phare , à l'endroit où la houle arrive de face. Bien que sans danger j'avoue hésiter un moment à m'avancer plus .La vue des courants et de cette mer blanche m'assure d'une mort certaine en cas d'imprudence. Je vais quand même descendre et rester un bon moment face à ce spectacle de la nature VIDEO. Plus au nord une grande plage , personne , pas un surfeur. J'aurais adoré voir les big wave riders en découdre dans ces monstres. J'apprendrai à mon retour que Nazaré est considéré comme un des meilleurs spots de surf de gros au monde! Le phare, quant à lui, ne se visite pas. Un petit parking, des pêcheurs et rien d'autre. Et quel temps aujourd'hui .Je ne supporte pas ma veste , il doit faire 18°. De retour au Sitio, je visite la belle église de la place VIDEO, observe les quelques commerces qui ne doivent pas faire beaucoup de chiffre puis redescends par le funiculaire.

Site du phare de Nazaré
Poissons séchés de Nazaré

Sur le front de mer, l'animation est nulle comparée à celle du dimanche. Je remarque les nombreux poissons séchant sur des claies au soleil VIDEO. Tradition séculaire qui est menacé. Hygiène , gêne pour les touristes ( odeur, place sur la plage). L'industrie du tourisme enterre ici celle de la pêche. Le rôle des femmes aussi , essentiel auparavant a subi une changement radical . Les mamies, cassées par un travail sûrement harassant, marche pour la plupart avec des béquilles .Une des particularités sûrement du métier de femme de pêcheurs. Une fois les poissons à quais c'est elles qui prenaient le relais. Aujourd'hui , certaines , peu instruites, n'ont pas franchi le pas de la modernisation de la pêche . Cela deviendra un port de pêche presque comme les autres. Je quitte cette belle étape pour Batalha et son célèbre monastère classé à l'Unesco.

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MONASTERE DE BATALHA

Moanstère de Batalha

Je vais devoir y passer l'après-midi, bus oblige. Arrivé sur place, je passe d'abord pas mal de temps à trouver un bel endroit pour manger. Un bel endroit c'est quoi? Des locaux et non des groupes de touristes, une carte , un accueil et des prix normaux pour le pays. Je trouve mon compte . Devant la classique telenovelas , genre " plus belle la vie " , je vais savourer la classique soupe et ma première morue grillée. Un régal avec sa sauce à l'ail. Super gras mais délicieux. La cuisinière mangera à côté de moi. Pas beaucoup de clients aujourd'hui, je clos le service. La visite du monastère commence enfin. Immense édifice gothique vraiment imposant par n'importe quel angle d'où on l'observe VIDEO. Dommage qu'il y ait ce bruit de la route , proche. Je retiendrai l'immense nef de l'église, les deux cloîtres visités dans le calme et la tombe du soldat inconnu portugais gardée par deux militaires immobiles. Très beau. En sortant on visite aussi une partie inachevée (capelas imperfeitas) , sans toit, mais avec quelques chapelles bien commencées. Bizarre de voir cela, ce n'est pas du à un effondrement, c'est seulement un chantier qui ne s'est pas terminé. A voir. Encore du temps à tenir, j'attends donc face à ce beau monument VIDEO. Finalement très heureux d'être là et aussi pleinement conscient de la quantité de belles choses offertes à mes yeux depuis le début de ce séjour. Après un transfert en bus j'arrive en début de soirée à TomarKirsten m'attend devant la gare. C'est une allemande vivant au Portugal depuis de nombreuses années (encore à cause d'un mari....) , seule avec son fils maintenant. Le contact est de suite très bon surtout qu'elle préfère communiquer avec moi en français....une aubaine pour moi. On ne pourra plus penser que je suis timide. Végétarienne et ayant de nombreuses accointances avec la spiritualité ...nous allons vite être surfer sur les mêmes ondes. Je réponds à ces nombreuses interrogations sur le Couchsurfing autour d'un bon curry de légumes. Vraiment comme à la maison, je me sens même ici moins gêné que je pourrais l'être chez de vieux amis....bizarre.

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TOMAR

Couvent de l'Ordre du Christ de Tomar

Après une très bonne nuit sous la grosse couette dans une salle à manger sentant bon le feu de bois, nous passerons pas mal de temps ce matin, autour d'un copieux petit déjeuner ( trop sympa) à échanger sur la nourriture bio, la souffrance animale et...les relations humaines forcément. Elle, qui comme moi, aime parler à cœur ouvert, trouve un interlocuteur attentif . Vivre et non exister, les couples qui ne vivent plus, le choix de son conjoint....Intéressant et me confrontant dans ma vision .Kirsten a eu 2 époux....elle sait de quoi elle parle. Nous partons ensuite en voiture pour une petite escapade hors de la ville vers l'Aqueduc dos Pegoes, du XVIème siècle , qui servait à approvisionner en eau le Couvent , le lieu emblématique de la cité. Jolie campagne vallonnée , beaucoup d'oliviers, on dirait le sud....l'Italie des cartes postales. Petite balade pour ceux qui ne souffrent pas du vertige sur l'étroit aqueduc. Très sympa . Arrêt ensuite à une église, Notre Dame de Piété , offrant une belle vue sur la ville et sur le Couvent . On remarque ici et là quelques dégâts dus à une tornade qui est passée ici courant janvier. Voilà pour la partie accompagnée, ensuite je me débrouille seul. Je commence bien sûr par monter au Couvent de l'Ordre du Christ , patrimoine mondial de l'Unesco, par une petite route pavée. Là-haut, personne....un rêve et une nécessité pour bien visiter ces lieux de silence. Alors autant le dire d'entrée, cette visite est un must. Impossible de prévoir un voyage au Portugal sans le voir. J'ai tout simplement adoré VIDEO. Tout d'abord l'immensité du lieu . C'est un vrai labyrinthe , pas moins de 7 cloîtres VIDEO, un immense réfectoire, une rotonde romane à tomber VIDEO, des jardins, un chemin de ronde...Il y a même des fois , je pensais avoir fini et non, un autre recoin merveilleux apparaissait . Bien vérifier sur le plan avant de partir. J'ai du y rester peut -être 3 heures.

Le pouvoir mystique des lieux ensuite. Dans le dortoir des moinesVIDEO, autour de la rotonde où les moines -soldats priaient avant de partir pour les croisades, dans les cuisines encore noires de suie...je m'imagine ce qu'ont vu ces pierres multicentenaires. C'est incroyable de s'imaginer la vie ici depuis le XIIème siècle. Encore une fois je me félicite d'être venu hors saison, j'imagine les lieux avec des groupes de touristes espagnols et italiens ( les plus bruyants d'après les locaux...) non, définitivement , cela ne passerait pas. Je mesure encore une fois la chance de voir toutes ces richesses. Je souhaiterai à mon retour à mes proches de vivre autant d'émotions, de voir de si belles choses. Et dire que encore une fois j'avais hésité à partir. Ne pas oublier , ne jamais céder à la facilité et au confort qui nous endort et enlève petit à petit toute énergie positive voire créatrice. Car rester c'est attendre et partir c'est bien créer ,écrire de belles pages de sa vie . Rester c'est la page blanche qu'on tourne .L'histoire n'avance pas. On se rapproche de la fin du livre mais le récit est ennuyeux. On en oublie le scénario original, la table des matières que l'on avait envisagée étant plus jeune. Arrivé au bout ...du vide et du plein. Le vide est facile à créer , il suffit d'attendre. Le plein demande juste un peu plus de volonté et d'organisation. Et des bons choix de vie.

Une fois nourri pour la journée par ce site merveilleux le reste de la ville va me sembler un peu plus fade forcément. De belles églises, une petite synagogue mignonnette, un arrêt casse croute devant les news et la révolte en Libye. Je remarque encore pas mal de petites boutiques indépendantes dans ces rues. D'ailleurs pas une seule franchise je crois. C'est agréable à l'œil . Continuez à résister !

Couvent de l'Ordre du Christ de Tomar

Ah j'oubliais , cela fait trois fois que je surprends des couples de jeunes en train de se " rapprocher " derrière les églises...une mode par -ici? Bref....de retour chez Kirsten, elle repartira assez vite amener son fils chez sa sœur pour qu'il participe à un casting à Lisbonne demain. A son retour nous passerons un moment au café du coin où elle me racontera ses projets pour créer une auberge sur les chemin de saint Jacques de Compostelle. Très bonne journée et super ambiance. Vraiment une bonne étape et une hôte très attachante.

Couvent de l'Ordre du Christ de Tomar

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Plus de photos de Tomar

Il ne fallait pas une minute de plus! Kirsten, très sympa et courageuse, m'amène au train de 7h12 en voiture, train que j'attrape avant qu'il ne démarre. Et pourtant je pensais avoir de la marge, je n'imagine pas le cas de figure où je l'aurais manqué. Dernier contact avec les locaux, tous ou presque endormis et partant travailler à la capitale . Toujours autant de cigognes sur le trajet, des chênes lièges et un temps magnifique. Vol et retour sans encombres. Je retourne à la maison, à moi le bruit , le désordre et les ondes négatives....

Lisbonne

CONCLUSION

Tramway de Lisbonne

Encore un très beau voyage. Certes moins romantique que celui d'Istanbul, moins grandiose que les paysages himalayens mais empreint d'une sérénité vraiment confortable. Je retiens plusieurs chose de ces 10 jours dans le centre du Portugal. Tout d'abord la qualité de mes hébergements. Que ce soit dans les 2 hôtels confortables et surtout chez Sofia ou Kirsten , je me suis senti à chaque fois très tranquille et zen. Je note aussi les avantages remarquables du voyage hors saison , indispensable pour vivre pleinement ce voyage, très culturel , basé sur la visite de nombreux musées et sites grandioses. Avoir ces merveilles du patrimoine mondial souvent pour moi tout seul restera un luxe qu'il faut souligner.

Au niveau des sites, Lisbonne m'aura moins marqué que les villes de province de la deuxième partie du voyage. Le temps exécrable du début, le manque de partage y sont sûrement pour beaucoup. J'ai visité la ville seul , ce qui est un luxe parfois était peut-être ici moins excitant. Encore la comparaison avec mes derniers voyages où à chaque fois j'ai pu , de Brème à Luebeck , à Penang ou Istanbul, partager avec ceux qui me logeaient.

C'est donc vraiment la province que j'ai préférée. Evora et son atmosphère magique. Sintra et son magnifique palais haut-perché. Nazaré pour son folklore et sa mer déchaînée. Et puis la "trilogie des Monastères" ( Alcobaça, Batalha, et surtout Tomar) , des merveilles immanquables.

Je remarque aussi la gentillesse du peuple portugais: beaucoup de sourires et d'aide de la part des locaux.

Que retenir ensuite à un niveau plus global. La vision des mamies fourbues de Nazaré me rappellent d'abord l'essentiel. Je prends conscience que ces vieilles dames ont été des jeunes filles bondissantes et pleines de rêves. Le message tacite serait-il...profitons tant que notre vie n'est pas encore derrière. Je me sens alors , comme Kerouac, sans le côté sombre du personnage, vivre et être dans mon vrai en voyageant, mon sac sur le dos.

Ce n'est pas une errance car je maîtrise assez ma route mais un bond dans l'inconnu, tous les sens en éveil. Un souci de ne pas voir mon univers réduit , comme pas mal de gens au 100 km en dehors de leurs maison. Un souci de vivre vraiment et non d'attendre dans une existence terne. Je pense vraiment aujourd'hui être dans le vrai dans ma démarche de découverte. On en parlera beaucoup avec Kirsten, qui à 50 ans, voit cela avec un peu plus de maturité et dont le discours me confortera dans mes choix. Eviter la boulimie qui serait frivole et superficielle mais faire ce que ne pourra plus se faire, pour moins regretter plus tard. J'aurais peut -être d'autre regrets mais , comme Burton Holmes et à mon niveau, j'aurai possédé un peu ma planète et ça , c'est une sacré richesse!Immatérielle donc encore plus précieuse.

Je pense aussi, et cela ne peut que se confirmer à chaque voyage, un peu plus à ce monde qu'on va proposer aux générations futures. Le Portugal résiste encore mais une fois ce troisième âge disparu , la génération Ronaldo , en Armani , va pousser vers le moins. Je suis moi-même sûrement moins surpris que mes parents il y a 30 ans dans les mêmes coins . Les touristes des années à venir ne verront que des mirages de ce qu'ils cherchaient. L'authentique aura t-il un sens ? A relire à la fin de ma vie de voyageur. Si elle est longue, je pourrai répondre à cette question.

Port de Nazare