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FINLANDE

Pourquoi la  FINLANDE ?

Après un été 2015 marqué par l'indécision, le doute et finalement par une inertie coupable et à moitié stérile, il fallait cette année essayer de lutter contre cette fâcheuse tendance qui perd dans des méandres de confort douteux ceux qui ont le choix.  Choix des prix (dans la limite raisonnable), choix des climats, choix des destinations, choix des ambiances...je suis écrasé par les choix. Pour l'hiver et comme souvent depuis quelques années je souhaitais être en accord avec ma saison  alors que celles -ci semblent de moins en moins promptes à respecter nos calendriers et leurs engagements contre la vie tiède. Il me fallait une promesse de froid et de givre. Après l'Estonie (blanche), la Lettonie (un peu moins blanche) , cap vers le Nord...pas tant que ça mais un peu plus quand même pour battre mon record de latitude hivernale. Ce sera le Sud du Nord, avec la Finlande «méridionale». Le billet est pris en septembre en même temps que celui de la Croatie, me voilà fixé, accroché à un but qui court et qu'il faut suivre. C'est un repos mental plutôt que physique. Le temps doit se remplir et je vais mettre à disposition ces semaines de préparation à éplucher les paragraphes des guides, à chercher avec une précision que ne permettrait pas le voyage de dernière minute, comme si il y avait une malédiction. Trop tard, et c'est le stress et beaucoup de temps perdu  à tourner en rond. Très tôt et c'est beaucoup de temps à préparer, préparer...justement parce qu'on a de ce temps précieux devant nous. Il faut ensuite dire que la philosophie qu'est la mienne depuis quelque temps, à savoir voyager de l'intérieur en visitant les canapés ou les chambres d'amis des autochtones nécessite une organisation digne des agences de trek. Il faut savoir ou aller, prévoir, anticiper, lire les profils, choisir, écrire, réécrire, jongler avec des tas de messages...pour enfin poser sur le papier une sélection de nom alignés sur 15 jours, au milieu des villes visités. C'est le prix d'un voyage au-delà des halls d'hôtels, de toute façon en Finlande, ils sont bien trop chers pour être accueillants.  Ce sera donc pour moi un circuit plutôt urbain,  car les canapés ne poussent pas dans les champs, juste dans le sud-ouest du pays, avec en étoile quelques excursions «nature» au bord de la Baltique ou dans les parcs nationaux que j'espère bien enneigés. La Finlande tiendra-t-elle ses promesses? Pour l'instant la neige ne tient pas au sol dans les rues d'Helsinki. Même là-haut l'hiver ne serait-il plus fiable? C'est pourtant une promesse du site officiel du tourisme en Finlande; les couples sont blonds, heureux avec des moufles en laine et ils s'amusent dans la neige de derrière quelques photos aux teintes feutrées. Le pays du Père Noël ne peut pas mentir.  Je suis confiant. Parole de rennes!

PLAN DU VOYAGE

Voyage seul, du 13 au 28 février 2016.

Ma ville d'entrée et de sortie sera  Helsinki.  Pratique  car  je vais pouvoir faire un tcircuit circulaire dans le sud-ouest du pays.  Je vais y rester 7 nuits  en  m'en servant de base pour visiter les environs ( 1 jour à Porvoo, 1 jour dans le parc national de Nuuksio) . Je rejoins ensuite  la ville de Turku où je passe 3 nuits .  Puis je me rends à Rauma pour une courte étape dans cette ville dont le centre historique est classé par l'Unesco. Je rejoins ensuite  Tampere, 2nde ville du pays pour y passer 3 nuits avant de rentrer à Helsinki la veille de mon départ. 

Carte du voyage en Finlande

PERIODE :
Au niveau du climat je trouve que la saison est idéale pour celui qui veut être tranquille dans un pays qui l'est de toute façon sûrement tout le temps. 
J'avais prévu le pire : chaussures -53°C , sur gants etc...mais il n'a pas fait plus froid que -5°C durant le séjour.  Marcher toute la journée dans les villes ou dans la nature nécessite quand même un très bon équipement pour en profiter. Il y  avait assez de neige et de lacs gelés pour se sentir bien au nord .
Niveau soleil....j'ai du avoir 3 jours de beau sur l'ensemble du séjour. Ce n'est pas qu'il neige tout le temps mais le ciel est bas et gris ( voir photos) . On s'y habitue vite et les éclaircies deviennent magiques. Les lunettes de soleil étaient même parfois indipensables avec la réverbération.

Pour en savoir plus sur le climat et les bonnes périodes , voir sur le site de quand partir sur la Finlande.

Au niveau fréquentation on est en basse saison.  Le problème vient des petits musées  (les plus intéressants) , ceux en plein air aussi, qui sont  souvent fermés durant l'hiver. J'ai ainsi raté pas mal d'endroits qui m'auraient , je pense, intéressé. J'étais quasiment tout le temps seul dans les parcs nationaux .  Un peu plus de monde sur l'île de Suomenlinna, désert à Naantali ou à Rauma. Tout était très tranquille.

C'est aussi beaucoup plus simple de trouver des places sur certaines lignes de bus ( la plupart du temps à moitié pleins) . 

Bref...l'automne est une saison  particulière pour visiter la Scandinavie , c'est une atmosphère différente, feutrée, où l'on rencontre les gens dans leurs intérieurs confortables.   

NIVEAU :

Très  facile

Pour peu que vous parliez un peu anglais il est aisé de voyager  dans ce pays. Le paiement est en EURO, le système de transport est très bien fait et ponctuel, les gares modernes, les horaires affichés un peu partout, les cartes bancaires sont très utilisées.  Souvent les gens parlent anglais. 
Pour trouver un hébergement c'est assez simple hors saison. J'ai facilement trouvé  avec le Couchsurfing (14 nuits sur 15 et encore j'aurais pu tout faire sans beaucoup d'efforts) . Se servir des sites en ligne de reservation  (comme air bnb) et tout devient  très simple.  

Niveau physique...rien à dire.   Bien équipé et je le répète avec de bonnes chaussures  et de bonnes chaussettes chaudes , une bonne parka et de bons gants, un bonnet , des collants et unbon pantalon  peut marcher de longues heures dans les villes, les sites et les parcs.  Les sentiers  sont bien balisés , c'est un voyage tranquille . 


Niveau hygiène, pas une seule alerte de santé.  C'est l'Europe moderne, rien à ajouter.  

Aucun  sentiment d'insécurité . Certains sites peuvent être inquiétants par leur isolement ( parcs nationaux)  mais  si l'on sait suivre une trace et un balisage en partie visible hors de la neige , je me suis vraiment senti en sécurité .Je n'ai  vu aucune bande de gars inquiétante, ni bagarres, ni scènes violentes. J'ai trouvé l'ambiance très relax.

Un voyage  confortable ,relaxant niveau moral  et je rentre apaisé et en forme même si ce n'est pas un voyage  "plaisir" car tout est bien cher dans le pays.  


HEBERGEMENT ET BUDGET (2016) :

Le voyage m'est revenu à  690 euros pour 16  jours ( 269  euros d'avion   et  421  euros sur place)  . Ce qui  est  une sacré performance vu le niveau de vie du pays.  La principale raison réside dans mes 14 nuits   en Couchsurfing .  La moyenne des chambres simples étant entre 80 et 100 euros par nuit , le budget aurait alors explosé. Je ne me suis payé qu'une seule nuit d'hôtel ( à moitié prix)  pour 65 euros,  et j'en fut ravi. 
Sur les entrées de musées, j'ai privilégié ceux qui étaient gratuits et qui m'intéressaient. En jonglant aussi sur les horaires on peut voir beaucoup sans payer. Les entrées étaient sinon entre 5 et  10 euros. Sur les transports, j'ai prix une carte pour 6 jours à 42 euros je crois à Helsinki. Rentable et très pratique. Environ 3 euros , voire 5 euros pour un  ticket de bus quand même si on ne prend pas la carte.
Les transports en bus  longue distance ne sont pas trop  chers  depuis que la concurrence des compagnies se livre à une guerre des prix. Je payais parfois 8 euros pour 2 h30 de trajet et pour d'autres 10 euros pour 25 minutes.  J'achetais online car sinon c'est bien plus cher. 

J'ai payé 5.5  euros pour mon long trajet  en bus ou en train entre l'aéroport et le centre-ville.  

Pour me nourrir, je faisais mes courses dans les supermarchés K -Market  (ma préférence)  , au même  prix qu'en France, suaf pour la pain. 
A midi je mangeais souvent froid, des sandwiches que je me préparais avec un grand choix de viande séchées, jambons , rotis . 
Pour les restaurants, je n'ai essayé que les buffets de midi, de très bon rapport qualité prix ( moins de 10 euros) , en cuisine indienne ou thaï.  
Un café et une part de gâteau : de 7 à 10 euros. Une pinte: environ 6 euros . 
Pas de la grande cuisine , ce n'était pas un voyage gastronomique pour moi, loin de là.
Les marchés étaient plein de produits attirants mais à des prix délirants: 2 euros le macaron, 6.5 euros un croissant amélioré...J'ai regardé sans goûter. Je n'ai pas trouvé comme lors de mon voyage au nord de l'Allemagne ces stands de poissons et cette cuisine maritime succulente et abordable. 


Pour préparer ce voyage j'ai utilisé :

SITES GENERALISTES

  • le site du Routard . Toujours une bonne base pour choisir sa destination.
  • le site officiel de l'office du tourisme de  Finlande . Très bien fait. Une mine d'informations. Utile pour trouver un itinéraire.
  • le site du Lonely Planet. En fait j'avais le guide version papier ( piraté...). 
  • le site du Petit Futé. Je ne me suis servi que de leur site internet pour trouver des idées d'itinéraires.
  • un site très bien fait pour les transports en bus pas cher . Un autre.  En fait ce sont les deux plus grosses compagnies. 
  • un site des  bus d'Helsinki. 



HELSINKI

Avec Thierry

Jour 1:

Un départ original pour moi. Thierry, en partance pour les plaines sibériennes, passe me prendre tôt ce matin pour un départ commun. C'est un luxe rare et appréciable. Nous avons la même  parka Décathlon à 89 euros ( lui avec la moumoute dans la capuche car il est plus frileux par -30°C), les mêmes chaussures de la célèbre marque qui a pour nom un état du nord -ouest des États-Unis ( lui en 44 moi en 43, 5  car je suis précis à moitié),  les mêmes lainages suédois dans le sac, la même compagnie allemande, les portes d'embarquements côte à côte...Alors on se suit comme nous l'avons souvent fait par le passé.  Voiture laissée en ville chez une amie, petit café au PMU sans le stress puis visite du nouvel aéroport de Toulouse.
Le même en mieux, en plus grand et en très confortable. Je ne sais plus s'il est encore aux mains d'entrepreneurs français mais c'est une réussite incontestable. D'ailleurs les gens semblent apprécier, ils ont autour de nous tous jeté un œil rapide autour d'eux avant d'allumer leurs smartphones. Enfin! Thierry se lève et disparaît à la porte 43, je sors mon livre. J’ose, je suis un vieux sans liseuse. Un  Maurice Druon dans les mains, qui sent la cave et dont les feuilles élimées marquent le temps comme les pages, m'accompagnera ce séjour. C'est un peu bizarre de se retrouver seul mais il ne faut pas y penser.  Le moral est très bon, je pars au Nord, là où tout est tranquille et calme. J'ai bien bossé, je vais profiter. L’ennui ne me guette pas, ni la petite déprime du départ solitaire que je ressens parfois. Le confort de la compagnie ailée allemande y est pour quelque chose. 




Helsinki

 Tout est bien calme à Munich. Aéroport 5 étoiles disent-ils, ici le voyageur est plus qu'un colis. C'est sûrement vrai, me dis-je lors de mes 4 heures à attendre sous les néons. Le vol sera un plaisir, je prends ma ration de lycopène habituelle dans mon jus de tomates, écris un peu  puis une fois les nuages dissipés à quelques dizaines de mètres, voici la Finlande. Le sol est bien blanc, le commandant annonce qu'il neige. C'est assez impressionnant car la piste est vraiment recouverte de neige, c'est une première pour moi à ce niveau. L'aéroport d'Helsinki est bien désert ce samedi soir, tout va très vite, et me voilà à attendre mon bus vraiment heureux de marcher dans la poudreuse. L'ambiance colle parfaitement avec mes attentes comme la neige colle à mes semelles qui enfin respirent. Dans le bus les blonds et les blondes discutent, leurs planches de surf (des neiges) dans les mains, sans que je ne puisse comprendre un seul mot. Les visages sont typés, il y a un faciès finlandais assez évident à repérer. Je me retrouve dans le bel appartement de Jonna avec qui je passe la soirée (tard) devant un verre de vin, dans son joli appartement rénové, observant les gros flocons tomber de derrière la fenêtre.


Helsinki

Jour 2:

Réveil un peu tardif. Appartement surchauffé...il doit y avoir un sauna dans le placard ! Après un petit déjeuner traditionnel nordique (pains de Carélie, œuf, fromage, tomates, concombre) je prends ma carte pour 6 jours de transports (42 euros) et fonce en ville. Entre 12 h et 17 heures il ne faut pas traîner, c'est l'heure de pointe pour les touristes, car avant et ensuite, tout est fermé. L'arrivée dans le centre-ville n'est pas franchement folichonne. De grandes avenues ternes, des magasins assortis, du béton : tout est assez triste, loin de l'image que l'on se fait d'une ville de Scandinavie. Il n'y a pas la classe d'Oslo ou de Stockholm, ni les pierres et le charme de Tallinn ou Riga. Je descends devant la gare centrale où je remarque les grosses statues de genre soviétique, d'un style que l'on pourrait trouver dans les Bourses du Travail de villes tenues par des communistes. Non loin, des jeunes patinent sur un champ de glace. Toujours pas de charme, hormis chez les jeunes femmes. Je me retrouve bientôt dans le quartier des ambassades, en face d'un terminal où des ferrys immenses sont à quais sur une mer, en grande partie gelée. Le musée Mannerheim ( à prononcer à la suédoise attention!) sera le must de la journée. L'entrée est confidentielle et la visite on ne peut plus privée vu que j'aurai un guide parlant français pour moi tout seul. C'est véritablement passionnant de découvrir la maison de cette figure nationale finlandaise, l'égal d'un général De Gaulle ou d'un Churchill. Maréchal, héros de guerre, président, philanthrope, explorateur cet homme est une légende. La maison, conservée telle quelle depuis la mort du locataire (en 1951) montre sa collection de trophées de chasses (impressionnants tigres du Népal, bouquetins d'Asie Centrale..) , bibliothèque remarquable de part son ambiance feutrée, collection d'art asiatique, chambre de Mannerheim ( lit de camp ! À la dure), salle de bains ultra moderne pour l'époque avec WC d'Allemagne et bidet d'Ecosse. Une salle montre aussi une exposition sur ses représentations au cinéma (un acteur noir de peau a même joué son rôle récemment!). Une grande carte retrace aussi le voyage d'exploration de St Petersbourg jusqu'au Japon, à cheval en grande partie, 14000 km le long de la route de la soie, , bien dans la lignée d'un Burton Holmes ou d'un Albert Khan. Passionnant, il serait intéressant de lire ses mémoires. Les vues donnent directement sur la mer, même si de hideux bâtiments la gâche un peu. C'est un musée confidentiel remarquable, même pour un non finlandais, ce qui n'est pas toujours le cas avec ses musées en l'honneur des héros locaux.

Helsinki

Je poursuis en visitant le parc Katvopuisto, proche. Vallonné, un joli petit parc de ville avec les rares passants du dimanche, une petite vue sur la mer depuis un petit observatoire, un vieux monsieur qui attend les passants avec son cheval et son traîneau. Prochain arrêt : la fondation Reitz. Un petit musée original, gratuit, situé au dernier étage d'un immeuble très banal. Je pensais m'y trouver seul , en fait les gens n'ont fait qu'affluer , arrivant même avant l'ouverture ( 2 heures, 2 fois par semaine). C'est assez drôle de voir ce petit vestibule rempli de manteaux et de chaussures, la visite se faisant comme à la maison en pantoufle ou en chaussettes. Il y a de tout, c'est aéré et varié et plus original que de grande qualité je trouve : armes et armures de chevalier, horloges astronomiques d'Augsburg, tapisserie, peintures de Montmartre, collection de porcelaines, piano, portraits...Tout cela dans un appartement, c'est sympa et gratuit.
Je poursuis enfin par mon dernier musée : la villa Hakasalmi. C'est une belle maison posée dans un quartier pas vraiment calme dans laquelle il y a en ce jour une superbe exposition sur le rôle de la musique dans la vie des finlandais. Il faut savoir qu'ici le chant et la musique sont des sujets d'études pris au sérieux dès l'école primaire, et non pas une récréation comme chez nous. L'exposition est très bien faite, interactive, une heure ne suffira pas à tout voir ! L'opéra, la musique d'église, les chorales, les cours à l'école, les concerts en plein air, tout est passé en revue. Même si je n'ose chanter au karaoké je passe quand même le test qui m'assure que je suis un auditeur de musique « omnivore ». Le soir tombe, je prolonge ma soirée en remontant les berges d'une grande baie maritime Töölönlahti où beaucoup de gens promènent leurs chiens ou font du footing malgré les 0°C. L'ambiance est froide mais pas assez pour voir des pêcheurs sur glace. J'arrive sur le site du stade olympique que j'ignore, passe devant un petit jardin botanique endormi et devant les serres du jardin d’hiver, éteint, inspirant, que j'espère revenir visiter.
Au final une première journée intéressante avec des musées originaux mais pour ce qui est de la ville elle-même, je ne la trouve pas vraiment poétique ni remarquable. Rien n'a vraiment marqué mon œil une fois les portes de ces musées refermées. On est bien loin du charme des villes hanséatiques de la Baltique pourtant proches. Reste le plaisir de marcher sous et sur la neige avec gants, bonnet, parka. Le dépaysement est bien là. C'est suffisant pour rendre la journée très positive.

Helsinki

Jour 3 :

Les heures de sommeil ne se comptent pas en couchsurfing...en fait si....et 6 ou 7 ce n'est pas assez. Je quitte l'appartement de Jonna à peine réveillé vers 7h45  pour occuper une longue journée sur l'île de Suomenlinna. Après avoir visité avec beaucoup d'enthousiasme un équivalent croate au large de Sibenik cet automne me voilà parti pour la plus grande forteresse de son temps après Gibraltar selon les historiens. Pour y accéder il faut d'abord prendre un ferry, mais pour atteindre l'embarcadère je vais un peu jouer la montre en musardant en ville, au milieu des travailleurs du lundi. 

Suomenlina

Grandes artères commerciales, magasins et restaurants hors de prix, pas de quoi s'exalter de toute façon je me réveille en marchant, c'est suffisant. Je longe le parc de l'Esplanade, une promenade appréciée assez ancienne mais qui ne m'émeut pas plus que cela. Je me retrouve sur la place du marché aux poissons, déserte, au bord de la mer en partie gelée. Un ou deux stands de souvenirs ou de cafés et rien d'autre.  Je regrette les marchés du nord de l'Allemagne, comme à Warnemunde  (mais c'était à Toussaint). Le trajet en ferry dure moins de 20 minutes. Sans être désagréable il me marque peu, bien moins que ces ferrys écossais  ou estoniens. C'est bizarre...l’Ecosse me semble bien plus au nord que la Finlande !  C'est une géographie inversée ! Le bateau fend les glaces dérivantes et me voilà sur l'île. En fait il s'agit d'un groupe de 6 îles dont 4 se visitent en hiver, étant reliées par des ponts. La première, «  Pikku » est en partie interdite car elle est le siège d'une école navale militaire, école qui maintient le passé militaire de l'endroit à flot. La forteresse  ayant été cédée en 1972 je crois pour l’aménager en endroit touristique. Je croise quelques militaires, devant de grands bâtiments qui semblent bien usés par l'âge. Je remarque ces immenses échelles métalliques grimpant aux plus hauts étages sûrement pour la sécurité.  L'île suivante «  Lansi » est essentiellement habitée par des résidents. L'ambiance est assez bizarre, c'est souvent le cas quand des baraquements militaires passent du côté civil. Il y a aussi un côté un peu ghetto, cela me rappelle celui de Terezin en république tchèque. Car ici il n'y a pas de voitures(ou presque) sur l'île et tout se fait à vélo. Il règne donc un calme surprenant. Les bâtiments sont assez décrépis, l'eau chaude courante n'est arrivée partout que dans les années 2000...Je déambule entre les fortifications et les jardins privatifs observant la mer calme et les rochers.  Les deux autres îles seront les plus riches en sites et bien plus intéressantes. Beaucoup à dire. Je retiens : les énormes canons de l'époque russe pointés vers le large, les tunnels à explorer à la lampe invité par les rats, le sous -marin à quai ( le dernier laissé à la Finlande après le démantèlement  à la fin de la 2nde guerre mondiale), la cale sèche, très grande , d'où sortit le dernier bateau dans les années 70 et qui sert aujourd'hui pour en réparer d'autres, la grande église qui sert aussi de phare (unique au monde)...

Suomenlina
Suomenlina




C'est vraiment grand et rempli de bâtiments partout. L'atmosphère est très particulière, les rues désertes, on ne sait pas bien si les gens habitent vraiment ici. La forteresse fut la 2nde ville la plus peuplée du pays à son apogée et de 4500 habitants elle n'en garde que 800 aujourd'hui. C'est entre le désaffecté et le vivant... on hésite. Une rue mène à une prison, bien moderne. Mais elle ne ressemble pas à l'image que l'on s'en fait ...on dirait une prison volontaire. Peut-être un concept finlandais ?  Je visite aussi le musée de  Suomenlinna. Très intéressant avec un beau film sur l'histoire de la forteresse utilisée par les suédois pour empêcher l'expansion russe au XVIIIème siècle.  Musée interactif et moderne.

Des remparts j'observe les glaces dérivantes s'écoulant lentement vers le large, un semblant de débâcle se fait sentir.

Bref...une visite intéressante de ce site classé à l'Unesco mais pas de grande émotion comme en Croatie. Trop de touristes ? Je ne sais pas. C'est original certes mais l'émotion n'est pas là, peut-être à cause de la fatigue. De retour sur le bateau un groupe de jeunes lycées français m’achève. Je comprends Facebook, Secret Story et pas grand -chose d'autres...J'aurais aimé être un peu plus seul. J'erre ensuite un peu en ville, visitant Katajanokka où je vois mon premier brise-glace, impressionnant, un sur les 8 du pays. Passage devant l'immense église orthodoxe, malheureusement fermée. Devant le prix des cafés en ville de 4 à 6 euros, je me réfugie chez Stockmann, le Harrods local où rien n'est moins cher : doudoune à 600 euros, croissant à 6euros...cela ne va pas être un voyage plaisir, c'est sûr. Je le savais, je n'ai rien à dire. Jonna, enseignante comme moi gagne 4500 euros par mois avec quelques heures supplémentaires. Tout est dit.  Ce soir je change de quartier et de canapé. Ce sera plein ouest, chez Kipa et Jukka, que je retrouve alors que les sols gèlent à nouveau,  dans leur bel appartement.

Fatigué...je dois dormir pour en profiter.


Parc national de Nuuksio

Parc national de Nuuksio
Jour 4 :

 Nuit relativement courte mais agréable, je rejoins  Jukka alors que toute la famille est déjà partie. Il lit tranquillement son journal devant une lampe en forme de disque émettant une lumière blanche douce mais vive. La luminothérapie ici est très commune, je vais même remarquer un centre en ville qui en offre quelques cures. « Cela donne bonne mine le matin »me dit-il. La journée est splendide, je vais en profiter pour partir au parc national  de Nuuksio, un joyau de nature  à moins d'une heure du centre-ville.  
Parc national de Nuuksio

Je vais pouvoir tester mes Columbia (-54°C sur l 'étiquette) en condition froide. -5°C dehors mais avec les collants Damart niveau 4, la Ulfrottee 400 en haut et la Parka Dectahlon  -23°C....je commence à me sentir un peu comme dans un four dans les rues de la ville.  Tiens une boulangerie, 5 euros deux gâteaux, OK, cela passe.  Après un facile transfert en bus me voilà à la maison du parc à Haltia. L'endroit est ultra moderne et forcément très design et confortable.  Une salle multimédia présente les richesses du parc, un groupe d'enfants fait quelques activités dans une pièce attenante et une guide me fournira les plans et les informations nécessaires à ma randonnée. «  4 kilometers..no I want to walk a lot ! ». 

Parc national de Nuuksio

J'apprends que la glace plus froide que la glace chaude glisse beaucoup moins.-8 °C ce matin dans le parc donc je pars tranquille, de toute façon ici, mon téléphone capte et je ne compte pas trop m'éloigner des sentiers, nombreux. On peut facilement se perdre et par ses températures...cela peut être fatal. Je commence par faire un sentier de  4,6 kilomètres pour rejoindre l'autre point d'entrée populaire du parc : Haukkalampi.  Je passe près d'un petit téléski qui fonctionne (en reste-t-il des comme cela dans mes montagnes françaises?)  puis le sentier s'enfonce dans les bois. Pas de vues dégagées mais le plaisir de marcher dans la neige, relativement abondante ici par rapport à Helsinki.Je bascule ensuite sur le sentier rouge (Punarinnankierros)  vers Mustalampi. 

Parc national de Nuuksio
Parc national de Nuuksio

Très bel endroit pour pique -niquer avec vue sur un beau lac gelé. Tout est bien organisé : réserve de bois sec, place pour faire du feu. Tout est carré et très propre.   Puis vint le balisage jaune ( Korpinkierros ) pour 7,2 km. Joli, sauvage, encore des lacs, et un sentiment de tranquillité absolu. Je ne me sens pas vraiment dans le wild car tout est bien balisé et la modernité semble proche mais  il suffit de quitter le sentier pour se perdre en moins de deux. Ensuite , car j'en veux encore, j'enchaîne sur le balisage bleu( Haukankierros) , plus vallonnée, avec de belles vues depuis le haut des collines. Je m'allonge dans la neige, observe le ciel, les sapins enneigés et les nuages qui défilent. A la façon d'Into the Wild. Vraiment. Moments de plénitude. Je termine enfin  par le sentier vert (Nahkiaispolku) pour 2 derniers kilomètres.  Beaucoup de passerelles amusantes au-dessus des rivières.  Au final environ 20 km  et mes tibias frottés commencent à souffrir car marcher avec ces bottes super chaudes c'est de loin comme marcher avec des chaussures de ski quand même. J'atteins la route principale goudronnée, la longe sur 2 km et me voilà à attendre dans le froid, sous la lune, le bus qui ne passe qu'une fois par heure, d'ailleurs il n'y a rien qui passe sur cette route.

Que dire du parc ? Très bien organisé, sécurisant si on suit les consignes (ne pas marcher sur les lacs...trop chaud...même s'ils semblent bien gelés), beaux paysages de forêts...Mais je dois avouer que ce n'est pas plus beau que la Lozère en janvier par exemple.  J'étais plus impressionné par mon tour du lac Charpal qu'aujourd'hui par exemple.  Je n'ai pas non plus vu ni traces  ni animaux (j’ai vu 2 lièvres en plein centre d'Helsinki...et rien ici!). Les vues sont rarement dégagées mais sur le sommet des collines on se ressent quand même en Finlande. Finalement, je conseillerai aux plus fauchés d'aller dans les Vosges  ou en Lozère en hiver, on n'est pas bien loin de tout cela.  En fait je ne me crois pas au nord...un peu comme hier, c'est bizarre.  Peut-être car on rejoint le parc très facilement par autoroute puis par un car confortable. C'est un peu l'organisation du parc à la canadienne mais sans les paysages grandioses. Bonne journée  quand même, le plaisir de marcher est là, très bonne ambiance mais pas de grand frisson.

Soirée tranquille, à partager le thé avec une amie de la famille, à essayer d'organiser mes prochains jours, le tout dans une très bonne ambiance relax et détendue.

Photos

Le lien vers les PHOTOS  du parc national de Nuuksio.


PORVOO

Porvoo

Jour 5:

Une belle journée ensoleillée s'annonce, je pars visiter la vieille ville de Porvoo, la 2nde plus ancienne après Turku, à environ 50 km d'Helsinki.  C'est assez surprenant mais le prix du bus est équivalent à celui d'un café en le réservant sur internet. Un  peu comme chez nous les compagnies se livrent ici à une guerre en vendant peut-être à pertes des tickets à 3 ou 4 euros pour gagner des parts de marché et effacer la concurrence.  La gare centrale d'Helsinki est très confortable, les gens y faisant la queue derrière des portes vitrées qui s'ouvrent pour les faire accéder au quai. On est loin des gares polluées d’Équateur ou des Philippines.  

Porvoo


Le trajet sera très confortable. La vieille -ville de Porvoo est relativement petite, occupant environ un carré de 500 mètres sur 500 mètres mais il est agréable d'y flâner une paire d'heures. Le petit côté négatif est pour moi dans le fait que la ville moderne est tout autour et cela gâche un peu le paysage. Cela fait un peu quartier musée, on peut s'y évader mais on retrouve trop vite à mon goût les affres de la vie moderne et sans âme du XXIème siècle. La meilleure manière que j'ai trouvée pour m'évader fut finalement de prendre un café et une part de gâteau dans l'endroit  le  plus chic de la ville, le café Helmi. 6Euros 50 la part ! Record battu. Et en plus ce n'est pas si chic que cela. Il reste l'atmosphère, avec les gravures des Tsars sur les murs, les chansons françaises (Tino Rossi, Edith Piaf...) .Lisant mon vieux livre de Maurice Druon, je me sentais particulièrement intelligent et distingué dans cette atmosphère.  Se promener dans les vieilles rues pavées, recouvertes de glace a un certain charme d'autant qu'il n'y a quasiment pas de touristes, une chance. Des boutiques de design, d'art, de souvenirs jalonnent les deux rues principales qui remontent vers la cathédrale.  Celle-ci n'est pas si grande, peu impressionnante de dedans et assez austère du dedans. J'erre dans les rues des alentours, faisant attention, comme les locaux d'ailleurs, à ne pas glisser dans les pentes verglacées (attention aux poussettes jeunes mamans!) . Je rejoins ensuite les bords de la rivière  où les locaux se promènent sur les sentiers, au milieu des roseaux parfois. Sur une colline proche on accède à un site historique, en fait juste un replat boisé avec quelques bancs et des arbres. Un peu plus bas les jeunes s'essayent à la luge dans les près, au loin une colline bien blanche fait la joie des skieurs. Forte pente mais piste assez courte. Sur les  bordures de la rivière on aperçoit d'anciennes maisons rouges qui servaient à stocker les marchandises provenant des cités hanséatiques. Aujourd'hui tout est privé.  Les maisons dans les rues, en bois, de couleurs, jaunes, bleues, rouges sont typiques de ces pays de la Baltique, cela me rappelle vraiment Cesis par exemple, en Lettonie. Je n'ai donc pas vraiment d'effet de surprise. En fait même si tout est bien joli, je n'ai pas vraiment d’émotions. Mais je le sais, il n'y a parfois  que 3 ou 4 grands moments dans un voyage. Le reste n'est souvent que du beau remplissage...sauf en Ecosse ou dans les Pyrénées où bizarrement on est dedans tout le temps. C'est toujours difficile à expliquer mais pour quoi le beau ne suffit-il  pas en voyage ? Il manque l'âme d'un lieu  sinon le regard ne s'accroche pas et glisse sur les monuments. Ce qui m’a le plus ému aujourd'hui. 

Porvoo




Suivre une vieille dame qui avait du mal à marcher et qui poussait son chariot et ne pas vouloir la dépasser d'un pas alerte. Observer ce vieux vendeur dans sa boutique un peu désuète en train d'accrocher la main tremblante des vêtements passés de mode et le revoir 1 heure ensuite attendant le passant de derrière sa devanture. J'espère qu'il vend quand même. Je veux encore voir de vieux vendeurs dans de vieilles boutiques et ne pas me sentir dans un mall où tout le monde est jeune et beau. L'Abercrombisation du commerce me fait peur.

Sinon il y a aussi en ville la maison de l'auteur des paroles de l'hymne finlandais mais bon je ne me suis pas laissé tenté...un peu comme devant ce magasin de chocolat sans prix. Dans ce pays, et ce peut-être le plus frustrant, on est moins enclin à entrer et à consommer comme on pourrait le faire en Bulgarie ou en République Tchèque.  Mais bientôt avec la monnaie, les prix, les idées communes on n'aura même pas à se poser la question, tout sera pareil.  Pas de bonnes ou de mauvaises affaires. Alors je serai chez moi et je poserai mon sac à dos.

Bonne soirée dans cette agréable  et tranquille famille, à écouter de la musique française chantée par une finlandaise ou  à apprendre sur le tir à poudre noire (Jukka en est un champion, de niveau international). Demain matin ils seront partis à mon réveil.

Photos

Le lien vers les PHOTOS  de Porvoo.


Parc de Luukki

Parc de Luuki

Jour 6 :
 
Le temps est aujourd'hui plus nuageux mais je décide quand même d'aller marcher dans la forêt dans le parc de Luukki, à moins d'une heure de bus du centre-ville. Je m'équipe pour le grand froid, laisse mon sac à la consigne de la gare ferroviaire (très bien organisée, évidemment) puis direction les alentours d'Helsinki. Le parc n'est pas classé et peu connu, on parle ici de « recreation area ». La campagne se fait plus blanche dès que l'on s'éloigne de la ville et mon arrêt semble être au milieu de nulle-part, en bord de voie rapide. Il commence à neiger faiblement, je m'enfonce dans la forêt. 

Parc de Luuki

J'avoue ne pas bien savoir où je vais, j'ai peur d'un vulgaire parc sans intérêt, la voie rapide n'est pas bien loin, et j'ai quand même plusieurs heures à passer ici. En fait je vais y passer une très belle et  longue journée. Des panneaux réguliers, un balisage bien visible me permettent de naviguer sans problèmes et il n'y a personne ! J'arrive vite à longer des lacs entièrement recouverts de neige et sur lesquels je vais me risquer à marcher sur les bords. Je vais les contourner, monter sur des buttes pour profiter de vues plongeantes, me reposer sur les rochers pour manger mes sandwiches à l’omelette. Je vais penser à Thoreau, à ses promenades en hiver, mais je me demande toujours comment il arrive à écrire des pages sur la surface gelée d'un lac. 

Parc de Luuki

J'aperçois enfin un animal, un pic-vert majestueux et bruyant. Sinon c'est vide, le silence et aucune trace au sol.  Le long des sentiers on retrouve souvent des petites aires de pique-nique avec toujours un foyer et une réserve de bois. Je vais même en trouver un encore fumant. L'odeur du feu de bois m'apportera toujours une sensation organique de plénitude. Je  m’y réchauffe les mains et bien plus, puis repars. Je cherche un peu d’adrénaline et m'éloigne alors du sentier. C'est incroyable comme on perd vite ses repères et comme il est presque angoissant de se sentir perdu dans ces lieux.  Expérience amusante.  J'avance à un rythme très lent, je pense avoir peu à faire pourtant  ce n'est pas le cas. 

Parc de Luuki

Un peu plus loin je rejoins des pontons et d'amusantes petites cabines  qui servent à se  changer en été. Aujourd'hui, seule une trace ou deux de ski circulent à la surface du lac. Je finis par longer un parcours de golf transformé en piste de ski de fond, pour arriver à Luukki, son manoir rose, son caravaneige, son unique skieur qui s'amuse dans les prés...Mais à part lui, pas une âme en vue. Ces paysages, l'ambiance me rappellent celles, très appréciées, d'Estonie.  Voilà donc une belle journée, dans un parc quelconque pour la Finlande mais en hiver et en solitaire il m'a apporté mon lot de fraîcheur nordique. Dans le bus, deux gars genre Somalien, squattent le fond du bus. Langage typé,  messages religieux sur leur smartphone, pas sûr que les locaux apprécient d'entendre leurs prières meublant le silence des bus finlandais. Je me souviens de cette manifestation contre les réfugiés à Helsinki, c'est un gros problème pour un si petit pays. Ce soir je retrouve  Satu, après quelques difficultés pour trouver mon train ( la honte, tout est si bien organisé ici). Je  me retrouve dans un nouveau quartier, Päkinmäki,  pour une nouvelle expérience de couchsurfing. Très bel appartement (elle travaille dans le design...normal me dira-t-on), oh my god, super repas ( la cuisine est son hobby principal)  et accueil très chaleureux. Très bon moral et fatigue hivernale de celui qui a bien marché.

Photos

Le lien vers les PHOTOS  du parc de Luukki. Pas une très belle lumière quand même.



La 1ère vidéo: Helsinki, Parc de Nuuksio et de Lukki, Porvoo



Les pieds dans la neige, sur la forteresse de Suomenlinna ou dans le silence des parcs de Nuuksio et de de Lukki. Silence, forêt et poudreuse ( 7 min 49) 



Sibelius

Jour 7:

Le canapé, même aux  normes finlandaise fut un peu court pour moi...ce qui explique le réveil naturel vers 10 h. Je profite du confort de ce bel appartement pour moi tout seul puis me dirige dans le centre-ville pour une journée culturelle passionnante. Les transports en ville sont vraiment modernes, confortables et agréables...mais bon, c'est une toute petite capitale alors soyons indulgents envers d'autres plus densément fournies en bipèdes travailleurs réguliers, touristes ou flâneurs. Je commence par visiter un petit parc dans lequel trône le monument en l'honneur  du compositeur national : Mr Sibelius. C'est une belle sculpture réalisée par une artiste à une époque où cela n'était pas si courant. 

Musée du Tramway, Helsinki

La structure verticale composée de tubes métalliques donne  l'impression de dessous de pénétrer dans les alvéoles d'une ruche.  Je note une rose rouge au pied du monument. Quelques mètres plus loin, au -delà du petit parc légèrement couvert de neige et de glace, se situe le  musée du tramway, gratuit et passionnant. L'histoire du tramway d'Helsinki suit l'histoire de la ville , d'ailleurs le musée, par de multiples vidéos et photos me plonge immédiatement dans le bain historique. C'est tout petit, en fait une salle  qui entoure une salle de spectacle je crois, avec 6 rames en état , des écrans tactiles, des films et des vitrines. Je vais y passer plus d'une heure et ne vais rien manquer. D'abord s'asseoir sur les sièges en bois perforés du vieux tramway tracté par un ou deux chevaux et imaginer. Puis observer la machine à composter et même l'essayer. Détailler  les uniformes et  écouter les histoires des employés. Remonter dans un autre wagon et ainsi de suite ….Passionnant, les films sont de qualité  et c'est là exactement ce que je cherche: un témoignage  évident et simple du temps qui passe. La ville, ses monuments me parleront désormais avec plus de force. 


Jardin d'hiver, Helsinki

De là je rejoins le stade olympique, que je ne visite pas, mais qui est assez impressionnant de l'extérieur. Un peu plus loin se trouve  le jardin d'hiver, une serre ouverte au public gratuitement. En passant devant je remarque un tas de gens assis autour de tables à boire du champagne, à travailler..je pense avoir affaire à un salon de thé. En fait,  ils ont simplement disposé des tables un peu partout et les gens viennent ici respirer l'air végétalisé bien au chaud. Je vais  adorer ce coin, le genre d'endroit  où  je pourrais lire, écrire et me reposer des heures durant. Très inspirant. Je poursuis d'un coup de tramway par l'église Temppeliaukio, érigée sur un rocher à la fin des années 60. C'est très original ( toit fait de 22 km de fil de cuivre enroulés, baies vitrées donnant sur les rochers...). Une autre église ensuite Vanha Kirkko, la plus vieille de la ville, assez jolie dans son parc . En longeant de nouveau l'Esplanade et ses boutiques, parfois de luxe, je me retrouve au marché Kauppahalli. Halle ancienne, parfaitement située en bordure du port. Tout est parfaitement nickel dedans, cela ne ressemble plus à un marché mais à une succession de stands très proprets. Prix hallucinants (2 euros un macaron!), je passe sans consommer même si les saumons fumés,  les kebabs de rennes ,les soupes de poisson La Belle-Iloise , en fait tout ici, est assez tentant. C'est un peu toujours pareil: belle halle, marché de centre-ville et hop cela devient une attraction très bobos. J'attends de voir dans une plus petite ville un marché vraiment local. Je remonte vers  Senate Square. Enfin une place digne de ce nom pour une capitale. Tous les bâtiments autour, la plupart appartenant à l'université d'Helsinki, sont tous très beaux, imposants. La cathédrale luthérienne Tuomiokirkko, blanche,  de style néo-classique, mi-19ème,  surplombe la place au sommet d'escaliers qui pourraient bien figurer dans un Rocky Finlandais. C'est un lieu de rencontre usité mais ce soir, en hiver, il n'y a pas grand -monde. C'est un peu comme cette université, un peu vide je trouve, même si avec le bruit des cloches ( au haut parleur je crois...)  , la neige, le brouillard et la nuit tombée , l'ambiance n'est pas désagréable. Je vais visiter , dans le grand bâtiment principal , le musée de l'université. Passionnant, il décrit l'histoire de l'université depuis sa création. 

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Musée de l'université, Helsinki

Très moderne, je me régale de ces histoires de grands savants, de leurs sociétés secrètes, de leurs voyages, de leurs découvertes  (bonjour « Mr Linux »...votre ordinateur est  en vitrine!).  Nous sommes deux dans la salle, la gardienne, jeune, tricote. Un très bon moment. Je circule un peu dans les grands couloirs vides du bâtiment,  dans un grand auditorium, un concert  se joue (costards de rigueur).  Un dernier petit tour vers le Jardin Botanique et sa grande serre illuminée mais je n'en verrai pas plus.

Une très bonne journée qui m'a montré un visage différent de la ville, très positif. Bonne soirée avec encore un super repas cuisiné par Satu. Étape très confortable. Ma dernière nuit à Helsinki.

Ce soir j'apprends le décès de ma tante Nicole. J'ai eu une pensée pour elle lors du repas, alors qu'elle nous quittait. Je suis persuadé que l'on ressent ces actes là. Triste soirée. Et moi je continue, les jambes comme les roues tournent. Elle a cessé de respirer. Ce n'est pourtant pas rien.

Photos

Le lien vers les PHOTOS  d' Helsinki.






TURKU Et les environs

Turku

Jour 8:   NAANTALI

Tout est blanc dehors ce matin, une petite couche de quelques centimètres  certes mais comme dit Satu « Winter is back ! ». Je quitte la ville pour Turku , à environ 2 heures de bus . Pas grand-chose à dire sur les paysages. Petites collines, champs, le tout recouvert de neige.  Banal en sorte. Arrivé en ville Jaana, une scientifique travaillant dans l’environnemental, 61 ans, vient me chercher et me ramène chez elle, dans une petite maison à 3 km du centre-ville. Elle me propose de m’emmener visiter Naantali, ville balnéaire proche, que je pensais réserver pour une journée entière, mais elle me conseilla de réduire mes espérances, car la hors-saison en ce lieu est synonyme d'hibernation sur beaucoup de plans. 


Naantali



Je la sens assez active alors on ne traîne pas. Elle me montre d'abord les principaux sites de la ville de Turku en me décrivant avec précision l'âge et la fonction de nombreux bâtiments (qu'elle a lu dans un livre...je sais, elle me le montrer un soir). En un sens je n'aime pas trop tout voir rapidement pour y revenir le  lendemain mais j'ai quand même là des informations difficiles à avoir sur mon guide. De prime abord Turku n'est pas fascinant. Le terme de vieille ville n'a pas le même sens ici qu'en Europe de l'ouest ou en Europe centrale. L'architecture est très variée : art nouveau parfois, immeubles des années 60, maisons en bois...c'est assez disparate et peu impressionnant de derrière les vitres de la voiture.  Arrivés à Naantali, nous trouvons facilement une place là où ce serait la guerre routière en été. La ville se repose autour d'un petit centre ancien, proche d'un port de plaisance (pris par les glaces) et dont pas un bateau n'est visible. Il faut s'imaginer un St -Tropez sans rien dans l'eau...

Naantali


Quelques jeunes pêchent sur la glace mais cela semble ici bien moins populaire qu'en Estonie ou qu'en Lettonie. Une petite île, rejointe par un ponton,  sert d'écrin pour le monde merveilleux des Moumines: Moominworld, parc d'attraction sur un héros de livre et de BD  très célèbre dans le pays. Cela semble fermé pour l'hiver. En face on aperçoit la maison d'été du président finlandais. Pas de drapeaux, il n'est pas là. Une grosse église, l'église du Couvent (malheureusement fermée pour obsèques) se dresse devant nous (XVème-XIX ème siècle). Massive. D'un petit kiosque la vue s'étend sur tout le port, tranquille. Un groupe de jeunes filles s'entraîne et court avec le même jogging dans les rues où je glisse tous les deux mètres...Le sport est partout en Finlande, c'est un fait. Dans la vieille ville, nous passons au milieu de maisons en bois colorées, la plupart semblent un peu vides. Dans la rue principale Jaana me propose de boire un café dans un endroit original, le café Antonius. Je vais adorer. Il y avait avant une tradition de cafés maisons, car on venait  vraiment chez l'habitant prendre son café et bien ici le concept est bien de reconstituer une maison ancienne pour y déguster pâtisseries et autres breuvages chauds. Les canapés sont confortables, sur les murs on voit un tas de tableaux anciens, des canevas, des tapis et le chat...il dort dans un coin. La cheminée est là, proche. Le patron dispose sur deux tables les gâteaux, vraiment comme à la maison. Pas de comptoir, cela ne ressemble pas du tout à un établissement en fait. C'est une salle à manger!  Un très bel endroit, rare, comme je les aime. Visite assez rapide de Naantali donc, j'aurais peut-être un peu plus flâné seul mais, une journée aurait été bien trop. 

Turku, Ars Vetus et Ars Nova

 Il doit être 15 heures et je dois m'occuper. Je vais me faire déposer en ville au musée Ars Vetus et Ars Nova. Un musée double avec une partie archéologique et une partie « art moderne et divers ». La partie la plus intéressante se situe au sous-sol. Après quelques fouilles, ils ont découvert et mis à jour des anciennes fondations médiévales, rues, cellier, chapelle et c'est donc un voyage dans le temps qui nous est proposé ici. Autant les musées de cailloux sont ennuyeux, celui-là est vraiment passionnant. On suit les pas d'un enfant arrivant en ville , et les panneaux explique ses rencontres avec les tanneurs de cuir, les soldats coupant l'oreille d'un voleur, avec le cordonnier...  C'est très bien fait car arriver à faire parler les pierres et les bois d'os et de poteries retrouvés sous le sol n'est pas chose aisée.  Autre surprise du musée, une exposition montée par le Victoria and Albert Museum sur les maisons de poupées , du XVIIIème à nos jours. Les pièces présentées sont vraiment d'une grande qualité et d'une grande précision. Je me régale à observer ces intérieurs victoriens  reconstitués avec une telle précision. La partie art moderne, un étage au-dessus ne m'intéressera guère. Rien de bien transcendant, on passe.  Pour mon retour, ce sera 3 km dont les 2/3 le long des voies rapides.  Choix difficile au moment des courses...pas vraiment l'extase le supermarché local. Rien de bien appétissant. Heureusement tout est bien chaleureux chez Jaana. Je vais passer une bonne soirée devant « Skyfall ». Je regrette quand même les télévisions d'avant où à chaque voyage on se trouvait en face de programmes exotiques, parfois kirschs. Maintenant on voit tous la même chose. Et qu'on ne me dise pas que c'est une bonne chose, que « eux aussi » ont droit aux bons programmes comme parleraient certains sur un ton colonialiste et évangélisateur. Je suis dans cette salle à manger comme je serais chez moi. Le voyage, est-ce cela ?

Château de Turku

Jour 9 :

Très bonne nuit dans une des chambres des enfants je pense. C'est sûrement bien triste de se retrouver dans une maison vide, quand le père n'est plus là, quand le dernier enfant est parti. Il reste encore ici les noms sur des étiquettes dans la salle de bains pour ranger les serviettes. Cela sent un peu les lendemains de fêtes quand la salle est vide. Je vais très bien dormir et me réveille heureux de voir le paysage enneigé. Je pars ce matin  pour visiter le centre historique de Turku et d'abord son château. Depuis le XIII-XIVème siècle il est là à l'entrée de la ville et tient toujours, malgré les attaques « récentes » au cours de la 2ème guerre mondiale par exemple. C'est le plus grand bâtiment médiéval du pays et c'est vrai qu'il est immense !  L'entrée est imposante, on entre dans un petite cours, on passe une deuxième porte et là on entre dans la partie principale du château. Vu comme cela, en hiver, sans monde et avec la neige, l'atmosphère est assez ciné génique, d'ailleurs il fut  récemment le lieu  d'un tournage de film de Kurismäki. 

Château de Turku

La visite est très bien faite, il suffit de suivre un tracé qui nous fait monter et descendre  dans les salles et les étages. Parfois, aux endroits plus délicats, des gardiens en tenue d'époque nous guident gentiment. La première partie de la visite a lieu dans le château principal et propose le tour médiéval et le tour renaissance. La partie renaissance étant en fait celle des étages supérieurs de l'édifice. On se déplace dans des salles, des chapelles, dans un scriptorium, dans un lieu qui servit de prison et à la torture... Tout est un peu trop neuf à mon goût, trop propret. Je ne ressens pas l'histoire comme dans certains autres châteaux. La partie renaissance montre de grandes salles de banquet, une église dans lesquelles sont célébrées des mariages, des cérémonies... Mêmes commentaires. Au dernier étage, une exhibition montre un tas d'objets allant de la montre, à la broche en passant par les vases en porcelaines...Des milliers d'objets  mais cela ne m'intéresse pas vraiment. Un peu plus loin dans une vitrine il y aura même un Musclor et des tortues ninja !



Château de Turku


La suite de la visite sera la plus intéressante...mais cela fait déjà pas mal de temps que je marche et je commence un peu à saturer.  Le Bailey (oui comme l'autre) est la  partie rajoutée au château, les fortifications qui forment la première enceinte quand on entre dans le château. Là sont regroupés des tas de scènes de la vie du château  avec des personnages costumés, le banquet, la cuisine, le guerrier, le tout avec des tonnes d'explications pertinentes et une mise en scène moderne. Passionnant. On visite aussi un tas de pièces, bien plus meublées que dans la première partie de la visite. L'endroit servit aussi de prison jusqu'en 1891 et on peut visiter les quelques cachots. Je retiens aussi une très belle exposition sur l'histoire de la ville, du château, de la Finlande, du monde de 1280 à nos jours.  Bref il y a vraiment beaucoup à voir ici et de quoi s'occuper plusieurs heures si on veut tout étudier avec soin.  Un bel endroit qui respire l’histoire. De là je vais zoner dans la zone portuaire, les pieds noyés dans ce mélange d'eau liquide et de neige qui recouvre les sols maintenant réchauffés. Je pensais atteindre l'île de Ruissalo, non loin, mais les passages de bus étant trop rares, je retourne en ville, sans vraiment avoir beaucoup à faire. Je visite quelques magasins ouverts mais je ne suis pas vraiment en mode shopping, je ne me vois pas me débarrasser de toutes mes couches pour essayer des vêtements.  Je passe un peu de temps dans la bibliothèque de la ville où les locaux s'installent confortablement pour feuilleter les journaux, travailler dans un véritable silence ou profiter du WIFI. Bel endroit, moderne et très scandinave dans l'esprit. 


Cathédrale de Turku






La neige tombe, mais ne tient pas au sol, les gens se réfugient dans les cafés, je choisis la cathédrale de Turku. L'équivalent du château en  notoriété et en histoire. Inaugurée en 1300, mais forcément remaniée à de nombreuses reprises sa stature  (flèche à 101m)   en impose de l’extérieur. L'intérieur est moins inspirant à mon goût. Dans les alentours quelques vieux bâtiments dont certains de l'université de Turku.  Turku se résume pour moi à ces deux imposants bâtiments, le reste demeure plus banal. Ce n'est pas une ville charmante mais en s'y penchant un peu les passionnés d'histoire médiévale pourraient y trouver leur compte. En soirée Janaa me fait découvrir une brasserie locale, disposée dans une ancienne école suédoise.  Janaa a elle-même étudié en suédois à Turku, d'ailleurs la ville est pour ainsi dire bilingue tant la Suède semble proche dans la vie des gens.  Bel endroit et bonne saveur de jasmin je trouve. Elle aurait souhaité faire la tournée des pubs mais une pinte me suffit amplement...Je me lasse de l'état liquide assez rapidement. Qu'importe, elle en boira une autre dans son canapé en tricotant devant les séries policières et une autre encore ! Je suis chez elle comme à la maison...étape très confortable. 

Photos

Le lien vers les PHOTOS  de Turku et de Naantali.






Parc national de Kurjenrahka

Parc national de Kurjenrahka

 Jour 10:

Je pars ce matin pour le parc national de Kurjenrahka, à une trentaine de kilomètres au nord de la ville. 25 minutes de bus confortable et quasi désert (10 euros quand même l'aller) au milieu de la campagne qui blanchit à mesure que l'on s'éloigne de la ville et me voilà déposé en bord de route,  au milieu de nulle part, au pied d'un panneau indiquant le parking du parc à environ 300 mètres. Il n'y a pas foule, peu de traces sur la route et une seule voiture au parking. Arrivé au centre de nature de Kurjenpesä, je m'attends à avoir un gros centre du genre de celui de Haltia. Il y a bien des toilettes, une cabane avec une exposition sur  un échassier migrateur puis une cabane de forestiers. 

Parc national de Kurjenrahka

Ils me guideront et m'aideront mais il n'y a pas vraiment d'accueil prévu pour les masses touristiques. Ils ont quand même l'attention de faire un petit feu autour duquel ils disposeront des billots de bois recouvert de peaux d'animaux...Le confort Davy Crockett.  Voici mon circuit (cf carte ci-jointe) : Kurjenpesä-Kuhankuono-Rantapiha-Pukkipalo-Takaniitunvuori-Pukkipalo-Rantapiha-traversée du lac gelé- Kurjenpesä.  Soit une boucle d'environ 14 km.  Il y a pas mal de neige ce matin et la plupart des traces sont recouvertes, je vais donc passer la journée (6 h de marche)  à suivre les petits rubans de couleurs accrochés aux arbres avec parfois quelques difficultés. Les panneaux de bois partiellement recouverts de givres me seront aussi utiles ainsi que les pontons, escaliers ou bancs parfois rencontrés qui me rassureront quelque peu. 


Parc national de Kurjenrahka


Je vais jouer à Jeremiah Johnson , à suivre les pistes et à me recevoir des paquets de neige tombant de arbres sur la tête. Cela va être une journée marquée par le grand silence, vraiment rare à rencontrer. Je me suis senti vraiment seul : une famille de 4 sur la première partie du trajet puis 2 gars très équipés par la suite...voilà mes rencontres. Niveau animaux: maigre moisson, des pics-verts et sinon des traces de cervidés mais bon...j'en vois plus chez moi. Le paysage n'est pas très varié, il y a  beaucoup de marche en forêt, une vue pas très dégagée d'un monticule à Takaniitunvuori, des marais recouverts de neige ce qui empêche de les voir comme ce fut le cas l'an dernier en Lettonie  et un lac qui n'est qu'un champ de neige plat en fait. 

Parc national de Kurjenrahka

 Le plaisir est juste de pouvoir avancer dans la poudreuse en mode bourrin parfois, monter, glisser, c'est assez ludique, physique  et ce pour quoi je suis venu. Je valide l'efficacité de mes bottes.  Et puis le retour avec une traversée du lac gelé est une première pour moi. Ce n'est pas très long, un kilomètre je pense mais original  même si  ma promenade sur le lac Peïpous entre l'Estonie et la Russie était bien plus impressionnante pour moi. Au final une bien belle journée. Le temps était gris mais la luminosité correcte. J'ai pris un bon bol d'air, j'ai fait de l'exercice et j'ai eu le temps de réfléchir avec moi-même.  De retour en ville vers 17h30 c'est la tempête de neige. Je me promène le sourire aux lèvres devant ces gros flocons tout léger. La cathédrale sous la neige a forcément beaucoup de cachet aussi. Je m'amuse et pour la peine je vais me rajouter 3 km de marche pour rentrer à pied chez Jaanna.  Soirée tranquille, il y a les chats et la série « Shetland » à la télévision..

Photos

Le lien vers les PHOTOS  du parc national de Kurjenrahka.






RAUMA

Rauma

Jour 11:

Peu pressé par l’horaire, je quitte Jaanna  et Turku en fin de matinée. Toujours aussi peu de monde dans ces bus et toujours les mêmes paysages, rien ne change facilement en Finlande.  Arrivé à Rauma, me voilà avec une grosse après-midi devant moi pour visiter la veille ville, classée à l'Unesco. Ce n'est pas très grand (un carré de 400 sur 400 mètres) mais c'est le meilleur rassemblement de maisons médiévales en bois des pays du nord de la Baltique. L'endroit est très calme et peu défiguré par le tourisme, le classement aidant. Les maisons sont habitées ou alors siège de boutiques et de cafés. 


Rauma


Quelques galeries d'art, quelques cafés mais on est loin du tumulte d'autres sites touristiques. Tout est calme est tranquille ici.  Je visite l'église luthérienne, remarquable par son extérieur, sa tranquillité en bord du ruisseau et au pied des maisons en bois et aussi par son intérieur richement décoré. Je note la présence d'une sculpture d'une dame en train de prier sur un des bancs. Cette image est assez symbolique : il faut maintenant en 2016 montrer aux jeunes à quoi servaient les églises, une fausse mamie en plâtre pour remplacer les véritables. Assez édifiant. Je poursuis en flânant lentement (verglas oblige) dans les ruelles très calmes, observant les maisons qui se ressemblent quand même beaucoup. Un peu plus loin je découvre la place du marché avec son hôtel de ville transformé en petit musée  que je ne visiterai pas. Il a un certain cachet avec sa grosse horloge mais la place est assez quelconque avec quelques bars et cafés. Je vais ensuite visiter la maison Marela , celle d'une riche famille du XVIIIème . En général ces endroits sont assez passionnants mais celui -là sera un peu décevant. Ce n'est pas immense et les pièces servent à des exhibitions d'intérêt moyen pour moi : la soie et son histoire, l'école primaire de Rauma au fil des ans. Le mobilier est les ambiances ne sont pas non plus forcément enthousiasmantes. Mais bon, il fait froid dehors, j'ai beaucoup de temps alors je le prends ici.  Il me reste encore beaucoup à attendre, et ayant parcourue de long en large la vieille ville, je décide de patienter à la bibliothèque de la ville. C'est comme toujours un endroit calme et agréable, où les gens aiment à se reposer dans les confortables fauteuils.



Rauma

Je rejoins ce soir, après mon premier Hesburger bien gras (maison fondée à Turku), Jan, ingénieur  allemand à la centrale nucléaire de Rauma. Il me fait une visite de Rauma by night, vers le port industriel, les plages...Forcément la nuit et en hiver ce n'est pas très parlant.  Soirée sympathique dans l'appartement fonctionnel d'un expatrié. Au final, Rauma est assez agréable mais ne mérite pas forcément un détour pour le voyageur pressé.

Photos

Le lien vers les PHOTOS  de Rauma.






TAMPERE

Tampere

 Jour 12 :

Comme souvent, je sacrifie un peu mes matinées au sommeil (je suis quand même en vacances)  et  choisis un horaire de transfert confortable, là pour Tampere, la seconde ville de Finlande. Une fois quitté la côte, les paysages se font bien plus enneigés, ce qui était prévisible. Les forêts sont entièrement recouvertes de neige mais le blanc devient habituel  depuis une semaine. L'arrivée en ville est assez originale, le cadre étant assez remarquable avec ces lacs immenses entre lesquels elle est construite. Ce sont justement des rapides dans les rivières du coin qui ont attiré les entreprises pour utiliser leur énergie pour faire tourner des moulins à eau. De là la ville s'est développée pour devenir  une Manchester Finlandaise, d'ailleurs telle était son surnom. Je retrouve ici immédiatement un semblant d'ambiance de Birmingham avec ces hautes tours en briques qui trônent  au milieu de la ville. Et puis  il y a ces bâtiments issus de la révolution industrielle, au milieu des immeubles modernes. J’avoue d'emblée aimer cet endroit. Je me retrouve vite chez Miia, qui de son appartement au 6 ème étage, surplombe les toits et permet un meilleur accès à ce beau ciel gris qui semble ne jamais quitter la Finlande en hiver. L'appartement est minimaliste, comme si elle n'y vivait pas. Jeune femme vraiment originale, qui pourrait faire l'objet d'un roman : la femme au chat qui vit dans une pièce nue. Je prends mon temps, de toute façon il n'y a pas un si programme pour moi en ville. Je vais passer devant la cathédrale de Tampere, assez jolie sans être immensément grande et aussi imposante que celle de Turku. Au bord de la rivière, d'immenses bâtiments de l'ère industrielle en brique forment le Finlayson center.  Depuis la fin de l'industrie textile (fin XXème siècle) l'ensemble a été réhabilité et propose des restaurants, des boutiques et quelques musées. 


Musée Werstas, Tampere


Je vais visiter  le musée Werstas,  qui retrace l'histoire de l'industrie textile.  Ensemble très intéressant, gratuit, où je vais passer beaucoup de temps sans tout voir. Une exposition, issue du Musée Lénine, montre un tas de représentations artistiques du célèbre leader. Une vitrine montre côte à côte les deux masques mortuaires des deux personnages clé de la Russie de l'époque : Lénine et Staline. Observer le dictateur impose silence. Sur les murs des posters de propagande exprime, par des codes de l'époque, les revendications officielles du parti dirigeant.  Impressionnante propagande.  Une salle raconte l'histoire de la guerre civile qui permit l'indépendance de la Finlande.  Écouter les chants patriotiques devant les photos usées de l'époque est assez émouvant. Émouvante aussi est la vision de ces familles de travailleurs vivant dans des pièce de 8 à 10 mètres carrés à 4 . Une vie de travail et un lit pour dormir, c'est tout. L'homme esclave pour l'homme. Un peu plus loin des tas de machines de l'industrie textile sont exposées, de courts films et de nombreuses explications apprennent tout ce qu'il faut savoir sur l'industrie textile. Le clou de l'exposition reste une salle  où une immense machine à vapeur sortie toute droit d'un roman de Jules Verne avec ses énormes pistons et sa roue gigantesque. Encore une fois: impressionnant.  Dans les environs des musées, une belle église construite pour les employés du coton et leurs familles. Quelques vieilles maisons en bois sont aussi visibles. Je finis ma journée dans la grande bibliothèque de la ville, toujours aussi calme, et aussi bien fournie en revue. Comme partout les gens y passent beaucoup de temps et en font un lieu populaire de rassemblement intellectuel et pacifique. Un peu comme nos stades en France...



Tampere

Marche nocturne agréable dans l'artère principale de la ville, Hameenkatu, jusqu'à la place du théâtre. C'est très beau avec la neige et l'éclairage vif des lampadaires. Un peu plus de poésie à mon sens qu'à Helsinki.  J'aime bien cette ville. Soirée minimaliste, au son de l'horloge avec l'originale Miia.



Tampere

Jour 13: 

Je pars ce matin préparer un  peu la suite de mon séjour dans une autre bibliothèque non loin. Le temps est gris, froid sans plus, et l'ambiance toujours hivernale en ville. On s'habitue à ce manque de lumière et je sais que le choc thermique  et visuel sera important en rentrant dimanche dans le sud de la France. Se promener en ville m'est ici très agréable. Je passe près d'une belle église orthodoxe malheureusement fermée, puis rejoins mon point de rendez-vous sur la place devant le théâtre. C'est ici le cœur de la ville. Ce qui me surprend le plus est cette grosse usine à papier et cette immense cheminée crachant de la vapeur (d’eau...c'est ce qui est officiel)  à deux pas de là. C'est en cela que la ville m'apparaît si originale voire fascinante. Le contraste entre le passé industriel et le modernisme est saisissant. 

Tampere

Autour de la place devant le théâtre on trouve l'hôtel de ville, l'ancienne bibliothèque et une belle église en bois aux teintes jaunes, Vanha Kirkko. L'intérieur est plus quelconque, et comme toujours ici, vide de fidèles. Je rejoins Miia et son ami Mikko, historien, pour un déjeuner au restaurant indien. Mikko sera un très bon guide, et il me racontera un tas d'anecdotes sur sa ville.  Après un très bon repas nous partirons pour une visite de la colline de  Pyynikki. Entre temps nous visitons l'église Alexanterin Kirkko , nous observons quelques patineurs s'entraînant dans un des stades glacés de la ville puis d'un coup nous nous retrouvons dans la forêt , magique sous la neige. La ville dans son ensemble est très cinégénique et vraiment poétique. On pourrait y tourner un tas de comédies romantiques  sans neige artificielle. Le sentier nous mène à la tour d'observation   dans laquelle les Miia et Mikko ne peuvent se passer de boire leur café et manger le meilleur doughnuts de la ville. L'endroit est plaisant et très romantique. Le vue de la tour est assez fantastique aujourd'hui avec cette lumière. On aperçoit les deux grands lacs qui entourent la ville, partiellement gelés, les collines boisées au loin, la ville qui n’apparaît pas si grande de là-haut, la forêt en contrebas où les gens promènent leurs chiens ou font du ski de fond. Le cadre est vraiment magnifique. 

Näsinpuisto Park, Tampere

De là nous continuons sur la colline au milieu de belles maisons en bois profitant de vues vraiment magnifiques sur les lacs. J'avoue ne pas connaître d'autres endroits d’où, en ville, on ait l'occasion de surplomber des lacs de si haut( 85 m quand même). Nous poursuivons en descendant vers le lac. Les enfants font de la luge, certains courageux marchent et font du ski sur la surface gelée. Il commence à bien neiger, nous commençons à rentrer. Un très bel endroit, vraiment. Une fois en ville nous rentrons par le Näsinpuisto Park  au sommet duquel une belle maison ancienne est rénovée en palace et en musée. Les vues sont belles sur Särkänniemi , son parc d'attraction ensommeillé  et sa tour d'observation  ( restaurant au sommet). 



Tampere

En contrebas du parc nous passons Tallipiha stable Yards, une collection de petites maisons ou étables du XIX ème siècle.C'est très charmant sous la neige, on dirait un petit marché de Noël, comme dans nos rêves , même si à 18 heures, tout est bien fermé. Nous passons ensuite au dessus des rapides, derrière le centre Finalyson. De nuit le spectacle est assez fascinant. Les immenses bâtiments en brique rouge bien éclairés, le bruit de la rivière, la neige partout...j'adore vraiment ce lieu. Un peu plus loin une dame prend son bain dans l'eau glacée.  Et puis encore de charmantes maisons en bois, d'autres superbes appartements modernes aux grandes baies vitrées. Je ne sais comment est la ville en été ou à l'intersaison mais là je me retrouve en plein film et bien loin de l'ambiance déprimante « style Dickens » décrite par le journaliste du Lonely Planet. Les sensations sont très variables. Une bonne lumière, la neige, des finlandais très souriants avec moi et tout de suite la ville prend une autre dimension.  Très bonne journée donc. Je passe la soirée seul dans l'appartement de Miia. Si je regarde par la fenêtre,  au-delà des avenues blanches, par dessus les toits enneigés...je suis vraiment dans un autre monde et je suis là pour ça, tant mieux. Soirée planante à écouter de la bonne musique, la bande son de mon trip movie imaginaire ou bien réel.

Tampere

Jour 15 :

 Je commence par accueillir Miia dans on appartement, c'est un peu le monde à l'envers...puis comme c'est à son tour de profiter des lieux, je m'en vais  à la bibliothèque pour réserver ma prochaine nuit et mon bus . J'avais cette fois  un peu la flemme de surfer un autre canapé mais je suis persuadé qu'avec un peu d'effort  j'en aurais trouvé un.  Ce sera un «Best Western «  avec piscine à 65 euros, petit déjeuner compris, en banlieue d'Helsinki. Je rejoins Miia pour une visite de la cathédrale de Tampere. 





Tampere

Un peu de vent dehors, une couche de neige fraîche au sol qui apporte toujours son supplément de charme  mais pour le grand froid, il faudra attendre un autre voyage.  Comme toujours ici, le lieu de culte est vide. Même pas un seul cierge pour apporter un peu de mouvement. Sur les murs une frise de jeunes hommes nus, des tableaux avec des hommes nus, un tableau avec un ange, puis des squelettes. C'est pour moi de très mauvais goût et je n'en retire rien. Toutes ces églises de Finlande décidément n'auront eu pour moi qu'un intérêt de façade. Je vais ensuite « explorer «  les bords du rapide, nommé Tammerkoski, là où la ville naquit, là d'où tout est parti . Tout est bien aménagé, et les bâtiments en brique rouge me rappellent vraiment Birmingham le long des canaux. Au pied de la grande usine de papier qui fait encore fonctionner une des grandes cheminées de la ville, je visite un centre d'art, nommé Verkaranta dans lequel est présentée une exposition de maisons de poupées. Il y un puis deux pontons piétonniers au dessus du rapide, l'endroit est agréable. Quelques bateaux à quais (le courant empêche l'eau de geler ici)  font face à un endroit où un marché doit se tenir l'été : Laukontori Market Square. Le vrai marché, couvert lui, le Kauppahalli est non loin de là , donnant sur la grande artère marchande de la ville.

Tampere


Bel endroit bobos ou bien sûr tout est très bon et très cher.  A partir de quelle année la bascule a-t-elle eu lieu ? Est-ce quand Wallmart ou Leclerc ont lancé leurs hypermarchés ? Mais aujourd'hui on est loin de ce que devrait être ces lieux : un endroit pour nourrir la population, toute la population.  Je prends mon repas dans un restaurant thaï conseillé par Miia. Buffet à 9 euros et à ce prix là, c'est une bonne affaire. Je vais enfin retrouver le goût des nouilles d'Asie, entendre des thaïlandais se parler...c'est dépaysant. Dehors tout est blanc. Bangkok est si loin... Je passe la fin de journée au musée Vapriikki, gratuit le vendredi de 15h à 18 h. Alors c'est sûr cela attire du monde mais bon, c'est assez grand pour se diluer dans les salles. L'endroit est d'abord remarquable, au bord du rapide,  dans un ancien lieu industriel, faisant face au  centre Finlayson. Des fenêtres du musée, je me régale des vues sur les murs de briques  et sur l'eau fuyante.  Il y a forcément ici de gros volumes et des restes industriels comme ces de chariots métalliques de levage accrochés au plafond. Le grand hall me rappelle le musée d'Edimbourg. 

Musee Vapriikki, Tampere

 

Bon, à ce prix nul, je n'aurai pas droit à l'exposition sur les géants de l'âge de glace mais le reste sera suffisant.  Je commence par une exposition sur l'histoire des rapides et de la ville de Tampere. Intéressant comme une petite particularité géographique a pu s'associer à la révolution industrielle pour  faire sortir de quasi-rien cette grosse ville au milieu du désert finlandais d'alors. C'est aussi ici que la fée électricité a la première atteint une ville nordique.   A côté une longue exposition présente l'histoire de la guerre civile de 1918 pendant  laquelle Tampere était un centre névralgique du conflit. Photos de souffrance, de barricades, de destruction. Comme  souvent, voilà ce qui reste de  l’époque en Europe.  L'exposition sur les minéraux en face ne me passionnera guère, ils sont beaux c'est sûr...mais les pierres ne m'ont jamais attiré.  A l'étage au -dessus, je visite une belle section sur l'histoire naturelle, dans l'ère du temps, avec ces dioramas bien réalisés et un bon équilibre entre la surenchère d'espèces et une navrante pauvreté. J'y vois enfin un ours, un élan, un loup...et un tas d'autres animaux qui se sont cachés durant mon séjour. Je reconnais le lièvre, vu à Helsinki et même ce soir en rentrant traversant les rues de mon quartier, ainsi qu'un pic-vert , pris en phot et maintenant identifié. A côté une exposition sur les média et la communication  retrace avec de nombreux instruments, les différents moyens de communication utilisés par l'homme. Je reconnais mon téléphone en vitrine, un modèle d'environ 1999. J'en suis assez fier. Une réflexion m'inspire. Sur un mur est écrit que comprendre que d'autres personnes puissent avoir des moyens de communication différents des nôtres devient un challenge difficile tant nous passons de temps avec des gens à l'esprit similaires. C'est édifiant...et sur tant d'autres points.  Une section ensuite traite des jeux, vidéo ou non. Je passe assez vite même si j'aurais bien aimé tester cette borne arcade.  Une autre salle rend hommage au hockey , sport roi dans le pays. On peut s'essayer à marquer des buts avec une vraie crosse, on peut y admirer le « Hall of Fame » du sport, on peut aussi voir les plus belles images de l'histoire de l'équipe nationale, on peut aussi passer comme moi, sans grand enthousiasme.


Tampere

Il ne me reste pas beaucoup de temps pour terminer par ce qui peut-être aurait été le plus intéressant : le musée du courrier postal. On y admire des personnages grandeurs réelles représentant les postiers de toutes les époques. Leurs vélos, leurs chevaux et même une voiture postale. Ce n'est pas une musée de philatélie mais on peut bien sûr y trouver de nombreux timbres . J'en reconnais même de ma collection...
Je profite de ma véritable dernière soirée en ville pour me promener  dans ces rues blanches, profitant de ce paysage industriel dont je ne me lasse pas. Très bonne soirée à l'appartement avec Miia et Mikko, un couple hipster vraiment adorable que j'apprécie beaucoup. Très bonne journée, à un rythme lent, ce qui me convient vraiment. Je n'ai pas l'impression de survoler, je m'imprègne et là est mon plaisir.

Tampere

 Jour 16 :



Je pensais avoir du temps devant moi, mais après un réveil tardif et toujours autant de conversations intéressantes avec Miia et Mikko me voilà déjà vers  midi, finissant mon petit déjeuner, à devoir partir. Quelle belle étape que Tampere! J'ai tout eu ici, les rencontres, le patrimoine, l'atmosphère nordique, les réminiscences d'années dorées en Angleterre... Je finis par le meilleur et mon samedi n'est déjà plus du même voyage. Il me reste l’attente, le transfert vers mon hôtel et la transition commence. Depuis le bus je profite d'un superbe ciel bleu. Les lacs sont gelées et les forêts bien blanches. C'est magnifique. Je m'habitue à ces paysages. 2 semaines est une bonne durée, alors on peut commencer à s’imprégner.

 A la piscine ce soir je me crois seul dans mon palace. 17 mètres, 6 lignes d'eau que pour moi. J'en parcoure 180 x 17 = 3549 m . Jusqu'aux crampes de doigt de pieds... Je tiens la forme.

De mon lit, The Big Short, film sur la crise des surprimes, il m'occupera jusqu'à très tard.

 




Finlande

Jour 17 :



L'avantage de ces  nuits d’hôtels  réside dans un confort différent. On part la tête vide, sans rien de plus, avec beaucoup d'argent en moins...mais le corps est satisfait, propre et bien alimenté. Très bonne nuit donc et énorme petit déjeuner où je me gave enfin de saumon fumés, d’œufs brouillés, de jus de fruit et de bacon.  Le train pour l'aéroport est tout proche. Encore une fois je souligne la qualité des transports Finlandais. Tout est vraiment nickel, clair, propre, tranquille et neuf. Il en sera de même à l’aéroport. Là-bas  les prix s'envolent  autant que les avions (10 euros une pinte de Foster!). Derniers regards sur ces paysages enneigés. Direction Munich, dans quelques minutes il n'y aura plus de blanc depuis mon hublot. Voyage terminé. avec ces énormes citrouilles, et ses poules pondeuses qui le colonisent, l'église, le musée (livres anciens, objets religieux). 

La 2nde  vidéo: Parc national  de Kurjenrahka, Turku, Tampere


Toujours de la nature , une traversée de lac gelé mais aussi la cathédrale de Turku sous la neige et la belle ville au riche passé industriel de  Tampere ( 4 min 29)


Photos

Le lien vers les PHOTOS  de Tampere, belle ville industrielle sous la neige. 





CONCLUSION

Tampere

Un coup de peinture blanche sur le monde. Voilà ce dont j'avais besoin. S'il y  a bien une uniformisation que j'accepte sans sourciller, c'est bien celle-là. Les petits matins blancs sont une renaissance. Ils sont l'illusion d'un nouveau commencement et permettent à n'importe lequel de nos sentiers battus de se transformer en terrain vierge. En cela, j'ai beaucoup apprécié ce voyage. J’ai souvent  juste éprouvé du  plaisir  en suivant ma trace dans la poudreuse, isolé dans les nombreux parcs du pays. Ce fut un voyage aux plaisirs simples. Rien de vraiment exceptionnel dans les sites visités. Peut-on admettre sans paraître fade et peu dégourdi que le voyage ne fut que bon et plaisant ? Les américains ont « amazing », nous avons «  C’était génial ! ». Ce n’est plus la peine de demander,  quitte à payer cher, très cher ses vacances, il faut souvent se convaincre qu’on a en pour son argent et que le voyage est un bon placement. Il faut paraître aussi. C’est surtout pour moi un déplacement et une façon de disparaître, justement, et en ce sens il est TOUJOURS intéressant. Se sortir un peu de soi, de sa routine pour découvrir de nouvelles terres et se découvrir, se corriger entre temps,  reste toujours aussi excitant. Le poids des comparaisons n’est plus négligeable avec l’expérience. Il pèse et  il m’est difficile de qualifier de grandiose une scène ou une ambiance  quand au fond de moi, j’en ai une autre qui la surpasse.  Je n’ai donc eu pratiquement que des bons moments lors de ce voyage. Je n’ai plané que quelques heures mais je me suis rarement ennuyé. Les rencontres étaient nombreuses avec les locaux et parfois enthousiasmantes. Parfois aussi  pesantes. 14 jours d’affilé à écouter et à parler anglais le soir, un peu crevé de la journée, ce n’est pas si simple. Il m’a manqué ces moments de confort du corps, le soir, juste avec un bon livre, avec moi-même.  Il m’a manqué aussi ces quelques plaisirs de bouche dans un pays où le prix des choses ne pousse pas à la dépense.

J’ai découvert une autre facette du pays. J’imaginais les gens plus secrets,  voire dépressifs. J’ai trouvé la population riante et le pays enjoué.  Des pays nordiques récemment visités, la Finlande est peut être le moins poétique à cause d’une proximité dans les niveaux de vie et d’un modernisme affiché. La capitale est aussi un ton en dessous de ses voisines baltes, moins charmante. C’est cela, le pays ne m’est pas apparu, dans son ensemble,  charmant. Y voyager est plaisant, facile et relaxant mais peu de fois mon esprit a réussi justement à s’extraire, à s’élever, à disparaître dans un ailleurs. J’avais les pieds dans la neige mais et je ne décollais pas.  Je rentre quand même comme toujours remonté comme un ressort comprimé, plus que jamais rempli d’énergie positive. Contrat rempli. A moi de décoller maintenant !

 
Le TOP 10 :

-la visite privée du Musée Mannerheim en français, à Helsinki
-la tempête de neige devant la cathédrale de Turku
-le café Antonius à Naantali
-le passé industriel et l’ambiance  hivernale de la ville de Tampere
-la rencontre de Miia et Mikko , mes guides à  Tampere
-la  traversée d’un lac gelé dans le parc de Kurjenrahka
-la visite du château de Turku
-le musée archéologique de Turku
-le musée de l’Université et le quartier de Senate Square à Helsinki
-la solitude du parc national de Nuuksio

LE POUR : l'ambiance relaxante, les paysages enneigés, la simplicité du voyage, la tranquillité des gens, l'absence de touristes, les transports en commun
 
LE CONTRE : les prix pour celui qui n'est pas logé, le manque de sites vraiment exceptionnels, parfois le manque de charme,  le manque de dépaysement au niveau des habitudes et des manières de vivre, la nourriture locale de qualité  hors de prix